Le Journal de Quebec

Quelques trucs pour bien préparer ses finances à l’arrivée de bébé

- emmanuelle.gril@ quebecorme­dia.com

Vous attendez un enfant ? Félicitati­ons ! Mais avez-vous revu votre budget en conséquenc­e ? Trucs et conseils pour ne pas (trop) vous endetter.

Avoir un enfant a nécessaire­ment un impact sur les finances d’un ménage. Non seulement les dépenses seront plus élevées, mais les entrées d’argent vont aussi diminuer en raison du congé de maternité et du congé parental.

Ces recommanda­tions de Daniel Harissa, conseiller en sécurité financière chez Lafond, Services financiers, luimême père d’une petite Sofia âgée de quelques mois, vous aideront à mieux vous préparer.

MODÉRER SES DÉPENSES

Selon diverses études, un enfant monopolise environ 20 % du budget familial. Durant sa première année de vie, cela représente en moyenne 5100 $, mais la facture peut facilement grimper à plus de 10 000 $.

Tout d’abord, on doit s’équiper et préparer la chambre du poupon, ce qui génère de lourdes dépenses.

«Unbon conseil : ne pas hésiter à acheter des meubles usagés ainsi que les poussettes, chaises hautes, table à langer, fauteuil d’allaitemen­t, etc. On peut également s’en faire prêter ou donner par son entourage qui a déjà eu des enfants », mentionne Daniel Harissa.

Des sites d’articles de seconde main comme Marketplac­e sont une vraie mine d’or, mais aussi les groupes de parents sur les réseaux sociaux. En effet, tout cet équipement peut coûter plusieurs milliers de dollars si on décide de l’acheter neuf. Pour une poussette et un siège d’auto de bonne qualité, on déboursera au moins 500 $ par exemple. Comptez au minimum 200 $ pour un lit et son matelas, une centaine de dollars pour le parc et 100 $ pour une table à langer de base.

En ce qui concerne les vêtements, les bouts de choux grandissen­t très vite et il faudra changer toute leur garde-robe tous les trois mois pendant la première année de vie. Là encore, les articles usagés, les dons et les prêts sont une bonne option. Si vous achetez neuf, attendez-vous à débourser plusieurs centaines de dollars. Les morceaux les plus coûteux ? Les habits de neige qui vont de 60 $ à 200 $ et plus, à acheter de préférence en période de solde ou usagés.

Pour la chambre, même si on aimerait préparer un cocon douillet digne d’un magazine de décoration, il faut savoir modérer ses ardeurs. Un bon coup de peinture, de nouveaux rideaux et quelques éléments de décoration (autocollan­ts, cadres, etc.) suffiront à en faire un lieu invitant.

« En faisant preuve de créativité, on peut réussir à respecter son budget », assure le conseiller.

NOUVEAU BUDGET

Qui dit bébé dit aussi de nouvelles dépenses récurrente­s. Pour les couches jetables et divers produits de soin (lingettes, crèmes, shampoing, etc.), il faut compter au minimum

1800 $ la première année. Les couches lavables sont plus coûteuses à l’achat, mais plus rentables à long terme, car réutilisab­les. Calculez environ 300 $ pour un lot de 20.

Concernant le lait maternisé, il faut débourser environ 1500 $ la première année et davantage s’il s’agit d’un lait pour besoins spécifique­s, auxquels s’ajoutent les biberons (lot à 40 $) et chauffe-biberons (50 $). Lorsque c’est possible, l’allaitemen­t est plus économique, mais il faudra s’équiper de compresses d’allaitemen­t, d’un tire-lait (manuel environ 30 $, électrique plus de 200 $), et de pots de conservati­on de lait maternel (20 $).

Quand votre enfant commencera à manger des aliments solides aux alentours de six mois, les coûts varieront selon le temps que vous passerez en cuisine ! Si vous préparez les purées vous-même, votre porte-monnaie sera moins sollicité. Sinon, six pots de purée pour bébé coûtent environ 13 $.

Bien sûr, toutes ces dépenses pourront être partiellem­ent compensées par la diminution d’autres reliées au travail, comme le transport et les repas à l’extérieur, ainsi que la réduction des loisirs et activités, du moins durant quelque temps.

Sachez que le Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) couvre de 70 % à 75 % des revenus d’emploi durant le congé de maternité, mais qu’il vous faudra pallier le manque à gagner. Autre élément à garder en tête : le retour sur le marché du travail.

« Bien souvent, les places en garderie se libèrent fin août début septembre. Selon la date de naissance de l’enfant, il faudra peut-être reporter son retour au travail alors même que l’on ne reçoit plus de prestation­s du RQAP. Pour combler le fossé, la mise en place préalable d’un fonds d’urgence est indispensa­ble », mentionne Daniel Harissa.

CONSTITUER UN FONDS D’URGENCE

En général, un fonds d’urgence devrait contenir l’équivalent de trois à six mois du coût de vie.

« Pour l’arrivée d’un enfant, je recommande de prévoir six mois. Cela permettra de voir venir et surtout de s’habituer à absorber les nouvelles dépenses récurrente­s », souligne le conseiller.

Idéalement, on opte pour l’épargne systématiq­ue en instaurant des prélèvemen­ts automatiqu­es à chaque paye par exemple. Dans quoi déposer ces sommes ?

« Vers un compte d’épargne ou dans un placement sans risque. Avec la montée des taux de rendement, il est possible de conserver des liquidités à portée de main et d’obtenir quand même un bon taux de rendement. Il faut magasiner », explique Daniel Harissa. Il faudra toutefois s’y prendre plusieurs mois à l’avance afin d’avoir en main l’épargne nécessaire lorsque la cigogne passera.

 ?? ??
 ?? ??
 ?? ?? DANIEL HARISSA Conseiller en sécurité financière
DANIEL HARISSA Conseiller en sécurité financière

Newspapers in French

Newspapers from Canada