Un constat d’infraction remis à la Municipalité de Saint-urbain
La CNESST conclut que les deux pompiers décédés n’étaient pas assez outillés
La Municipalité de Saint-urbain s’expose à une amende de plusieurs milliers de dollars après avoir reçu tout récemment un constat d’infraction de la CNESST en lien avec la mort de deux de ses pompiers volontaires le 1er mai 2023.
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) confirme avoir signifié un constat d’infraction à la Municipalité, le 26 avril, en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité du travail.
La loi stipule que « quiconque, par action ou par omission, agit de manière à compromettre directement et sérieusement la santé, la sécurité ou l’intégrité physique » d’un travailleur commet une infraction.
À titre d’employeur, la localité de 1380 habitants a maintenant 30 jours pour enregistrer un plaidoyer de culpabilité ou de non-culpabilité. Si elle conteste, le dossier se rendra à la Cour du Québec et un juge tranchera.
LACUNES IDENTIFIÉES
Pour une première offense, l’amende peut aller de 19 000 $ à 77 000 $ tandis qu’en cas de deuxième récidive, elle peut aller jusqu’à plus de 300 000 $.
La CNESST, qui avait un an pour entamer cette procédure, n’a pas voulu dévoiler à ce stade le montant réclamé.
Dans son rapport d’enquête dévoilé à la fin mars, l’organisme concluait que les pompiers n’avaient pas les compétences, les connaissances et les équipements nécessaires pour accomplir leur tâche près de l’eau.
La nouvelle survient au moment où l’on s’apprête à souligner le premier anniversaire du décès de Christopher Lavoie et de Régis Lavoie qui ont perdu la vie en voulant secourir des citoyens pendant les inondations du 1er mai 2023.
Lundi, dans le cadre de l’enquête publique du coroner, le directeur général et la mairesse de Saint-urbain ont notamment témoigné de l’important défi que représente l’application des mesures d’urgence avec les ressources limitées d’une petite municipalité.
FORCE EXTRÊME DU COURANT
Hier, c’était justement au tour de deux inspecteurs de la CNESST d’être entendus aux audiences publiques.
D’après leurs constats, l’habit de combat d’incendie que portaient les victimes ou le fait qu’ils n’ont pas enfilé de veste de flottaison individuelle (VFI) n’ont pas joué un rôle déterminant dans l’accident, en raison de la force extrême du courant de la rivière du Gouffre.
Avec le poids de son équipement, un pompier qui tombe à l’eau « va devenir lui aussi une victime à sauver », a souligné l’inspectrice Caroline Pelchat.