Le Journal de Quebec

Le président du conseil de transition nommé

Edgard Leblanc Fils était un ancien président du Sénat

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PORT-AU-PRINCE | (AFP) Le tout nouveau conseil de transition en Haïti s’est choisi hier un président, Edgard Leblanc Fils, qui a promis de rechercher le « consensus » afin que l’organe puisse sortir le pays de sa profonde crise sécuritair­e.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie officielle retransmis­e en direct à la télévision haïtienne.

M. Leblanc Fils, un ancien président du Sénat, aura un rôle de coordinati­on au sein de l’organe mis sur pied après la démission du premier ministre contesté. Ses neuf membres ont été investis, la semaine dernière, de la lourde tâche de tenter de rétablir l’ordre public dans un pays ravagé par les gangs.

Dans son discours, le nouveau chef des autorités de transition a assuré de la « volonté et déterminat­ion » des nouveaux dirigeants « à dépasser les chapelles, dépasser les conflits » et à chercher le « consensus » au maximum.

En premier lieu, pour prendre des décisions « en matière de sécurité [pour] libérer le pays de l’action de gens qui font souffrir » la population, a déclaré M. Leblanc Fils en allusion aux bandes armées.

Une majorité des membres de l’organe a en outre proposé le nom de Fritz Bélizaire, un ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, pour qu’il devienne premier ministre, a déclaré devant l’assistance Frinel Joseph, l’un des deux membres sans droit de vote au conseil.

M. Joseph a dit que « beaucoup plus d’explicatio­ns » seraient fournies ultérieure­ment.

ÉLECTION À VENIR

Le nouveau président du conseil a été sélectionn­é à l’issue d’un accord entre les sept membres ayant un droit de vote au sein de l’organe, et non d’une élection interne comme prévue.

« Ce matin on a placé les urnes, l’isoloir pour rien », s’est excusé Frinel Joseph.

« Mais surtout ce qui est important, c’est que la majorité a été bien dégagée […]. Ça peut arriver qu’il y ait changement de plan, mais c’est surtout important […] que le changement de plan donne le même résultat ».

« Et le résultat c’est que, mesdames et messieurs, nous avons aujourd’hui [hier] un président bien connu au sein du conseil présidenti­el, qui va coordonner le conseil selon l’accord qui a été trouvé entre les différente­s entités », a-t-il poursuivi.

Edgard Leblanc Fils a affirmé que le conseil s’échinerait à prendre les décisions qui permettrai­ent l’organisati­on d’« élections transparen­tes, crédibles, non contestées ».

Au terme de l’accord qui a permis sa création, le mandat de l’organe devra prendre fin, au plus tard, le 7 février 2026. Ses membres doivent nommer « rapidement » un premier ministre ainsi qu’un gouverneme­nt « inclusif ».

Il aura fallu plusieurs semaines de négociatio­ns complexes, marquées par des revirement­s, pour que le conseil voie le jour. En cause, des désaccords entre les partis politiques et les autres parties prenantes, mais aussi avec le gouverneme­nt sortant.

Haïti pâtit, depuis des dizaines d’années, d’une instabilit­é politique chronique. Mais fin février, les gangs, dont la violence ravageait déjà des pans entiers du territoire, ont lancé des attaques coordonnée­s contre des sites stratégiqu­es, disant vouloir renverser l’ex-premier ministre Ariel Henry.

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PHOTO AFP Edgard Leblanc Fils a été nommé nouveau chef du conseil de transition haïtien.

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