Pas une priorité pour le réseau scolaire
Le ministre Bernard Drainville n’a pas attendu le rapport du comité de sages sur l’identité de genre pour interdire les toilettes mixtes dans les écoles publiques. Il est convaincu qu’ils appuieront sa décision, qui n’était pourtant pas une priorité du réseau scolaire.
« J’ai confiance qu’ils n’arriveront pas à la conclusion inverse, a-t-il fait valoir hier, à l’assemblée nationale. On est très fiers de cette décision-là. »
Son gouvernement a pourtant annoncé en grande pompe l’automne dernier la création d’un groupe de travail pour se pencher sur les questions relatives à l’identité de genre. Les « sages » sont payés entre 115 000 $ et 120 000 $.
Mais le ministre de l’éducation avait déjà fait son nid. Ce qui l’a guidé pour proscrire dorénavant les toilettes et les vestiaires mixtes dans les établissements scolaires, c’est sa vision du « bien-être » et du « respect de la vie privée » des enfants.
10 % DES BLOCS SANITAIRES
La directive s’applique aux futures constructions. Les écoles qui ont déjà des toilettes ou des vestiaires mixtes peuvent les conserver. Il y a actuellement 10 % des blocs sanitaires qui sont mixtes dans le réseau scolaire, selon les plus récents chiffres du ministère de l’éducation.
La ministre de la Famille, Suzanne Roy, a d’abord soutenu hier que la question des toilettes mixtes n’était pas dans le mandat du comité de sages, avant de rectifier le tir quelques heures plus tard. « Il n’y a rien qui est interdit, ils peuvent nous émettre une opinion, nous émettre un commentaire », a-t-elle finalement admis.
Mais si le groupe de travail a carte blanche, le gouvernement n’est pas forcé de suivre les recommandations.