Un solo de toute beauté à la Bordée
Charles-étienne Beaulne brille dans Nipple_jesus
Seul sur scène, Charles-étienne Beaulne est drôle, brillant et attachant tout au long de la pièce Nipple_jesus, présentée au Théâtre La Bordée.
La dernière étape de la saison des pièces offertes en formule 5 à 7 à La Bordée est entre bonnes mains, avec Nipple_jesus et son unique acteur, Charles-étienne Beaulne.
Dans ce solo, Beaulne incarne un ancien videur du bar Le Dagobert, sur Grande Allée, qui s’est recyclé en agent de sécurité dans un musée d’art pour s’éloigner des risques auxquels il pouvait être confronté dans le monde des bars. Son nouveau mandat au musée l’amène à surveiller Nipple_jesus, une oeuvre controversée qui mélange le corps de la femme au visage de Jésus-christ, qu’on s’attend à voir être vandalisée.
Dans les premiers segments de son monologue, Beaulne dégage ce à quoi on s’attend d’un videur de bar aux biceps bien saillants : davantage de confiance en sa masse musculaire qu’en sa matière grise et un bon sens de l’humour avec un langage très familier.
DES QUESTIONS
Mais au fil de la pièce, on sent son raisonnement se développer. À voix haute, sans rien perdre de sa franchise cinglante ni de son humour, il se questionne sur l’art, sur les gens qu’il peut observer en surveillant Nipple_jesus, et à un certain point sur la politique. Plus il passe de temps devant « son oeuvre », comme il l’appelle affectueusement, dans son rôle de « gorille », comme il le dit si bien, plus cette tâche le valorise. Jusqu’au moment où il se rend compte que finalement, ce n’est pas un cerveau que le musée cherchait pour faire la sécurité, mais bien de gros bras.
En seulement une heure, Charles-étienne Beaulne réussit à faire rire, faire réfléchir et faire ressentir, sans jamais perdre la belle énergie naïve et l’excellent franc-parler de son personnage.
Nipple_jesus est présentée à 17 h 30, du lundi au vendredi, jusqu’au 17 mai, au Théâtre La Bordée.