Le Journal de Quebec

Desbiens réplique aux propos sexistes de Cooper

- MYLÈNE RICHARD

Les propos sexistes qu’a tenus l’entraîneur Jon Cooper à la suite de l’éliminatio­n du Lightning de Tampa Bay ont eu des échos jusque dans le vestiaire du club montréalai­s de hockey féminin et Ann-renée Desbiens n’a pas mâché ses mots.

« J’étais très déçue de ses commentair­es, il n’y a aucun doute là-dessus. Si je le croise, il va probableme­nt en entendre parler », a laissé tomber la gardienne au terme d’un entraîneme­nt à l’auditorium de Verdun, hier.

Cooper était à fleur de peau après que deux buts eurent été refusés à son club pour obstructio­n sur le gardien, lundi, dans une ultime défaite de 6 à 1 face aux Panthers de la Floride.

« On accepte que ça joue dur [devant le filet] en séries, mais le niveau de tolérance n’est pas le même avec les gardiens. Autant les faire jouer avec des jupes si c’est de cette façon qu’on réagit à la seconde où quelque chose se passe », avait-il déploré.

Des paroles qui ont blessé Desbiens, surtout qu’elle connaît l’avocat de profession, « l’un des plus grands supporteur­s ».

« Je suis sûre que si c’était à refaire, il ne le dirait pas ou le dirait autrement. C’était très mal formulé. J’espère qu’il va se corriger et se reprendre parce que mes expérience­s avec lui ont été seulement positives jusque là », a-t-elle ajouté.

DES « MOTS ÉMOTIFS ET STUPIDES »

Le souhait de l’athlète de Charlevoix a été entendu puisque Cooper s’est excusé hier lors de son bilan de fin de saison, admettant « une analogie inappropri­ée ».

« C’est l’un de ces moments où si je pouvais revenir en arrière et reprendre mes mots, je le ferais », a expliqué le père de deux filles sportives.

« Ça me fait plus mal que l’éliminatio­n de mon équipe. Ce n’est pas fidèle aux actions que j’ai posées dans le passé. […] J’espère que vous me jugerez sur celles-ci plutôt que sur les mots émotifs et stupides qui sont sortis de ma bouche. »

LE BÉNÉFICE DU DOUTE

Même avant de savoir que Cooper avait fait son mea culpa, la défenseure Catherine Daoust lui avait laissé le bénéfice du doute.

« Je pense que ç’a été dit de façon insensible, il n’a pas pensé. Ç’a été dit dans l’émotion. Ce n’est peut-être pas la bonne façon d’amener ce qu’il voulait dire. Je comprends son point […], mais il aurait pu avoir plus de tact », a-t-elle mentionné.

Pour sa part, l’attaquante Catherine Dubois n’a pas été surprise que de telles paroles soient prononcées en 2024.

« C’est un long travail et ça va prendre encore beaucoup de temps avant que ça soit normalisé. On s’améliore, alors c’est positif. Mais il va toujours avoir des gens qui auront ce genre de commentair­es. C’est à nous de nous montrer plus matures et de passer par-dessus », a-t-elle philosophé.

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