Une loi restreignant le droit à l’avortement entre en vigueur
La Floride interdit toute interruption de grossesse après six semaines
WASHINGTON | (AFP) Une loi extrêmement restrictive en matière de droit à l’avortement est entrée en vigueur hier en Floride et le président américain, Joe Biden, tient son adversaire républicain Donald Trump responsable de ce « cauchemar ».
L’ex-président américain se félicite régulièrement d’être à l’origine du spectaculaire revirement de jurisprudence de la Cour suprême en juin 2022.
L’institution, à laquelle il avait donné une composition très conservatrice, avait alors fait voler en éclats la protection au niveau fédéral du droit à l’avortement, renvoyant la responsabilité aux États.
« Aujourd’hui, une interdiction extrémiste de l’avortement entre en vigueur en Floride, interdisant l’avortement avant même que de nombreuses femmes ne sachent qu’elles sont enceintes », a déclaré M. Biden dans un communiqué.
La vice-présidente américaine, Kamala Harris, était en visite en Floride, un État dirigé par les républicains, pour prononcer un discours dans lequel elle critique M. Trump, alors que l’interdiction des avortements après six semaines de grossesse entrait en vigueur.
L’ARIZONA AUSSI
La semaine dernière, Joe Biden, 81 ans, s’était rendu dans cet État du sud-est, l’un des plus peuplés du pays, qui a voté deux fois majoritairement pour Donald Trump.
Les démocrates tentent de faire de l’avortement l’un des enjeux clés de la présidentielle de 2024, estimant qu’il s’agit d’un moyen de gagner des voix contre Donald Trump.
La Floride interdit depuis hier toute interruption volontaire de grossesse après six semaines, contre quinze semaines auparavant.
Avant-hier, la Floride faisait figure de refuge pour les femmes du sud-est des États-unis, une région où les interdictions ou restrictions se sont multipliées.
La chambre haute du Parlement de l’arizona a voté hier l’abrogation d’une loi interdisant quasiment tout avortement et datant de 1864, que la Cour suprême de cet État du sud-ouest des États-unis avait jugée applicable début avril.
ENJEU ÉLECTORAL
L’abrogation de cette loi qui interdit toute interruption volontaire de grossesse dès le moment de la conception, sauf si la vie de la mère est en danger, doit désormais être promulguée par la gouverneure démocrate de l’arizona.
Le droit à l’avortement s’impose comme un sujet majeur de la campagne présidentielle aux États-unis. L’arizona fait partie des États pivots qui pourraient décider du résultat final.
Ni le viol ni l’inceste ne sont considérés comme des exceptions valables, selon la loi de 1864.
La décision de la Cour suprême locale a suscité une vive controverse dans le pays, étant condamnée par Joe Biden, mais également critiquée de façon plus modérée par Donald Trump.