Le meurtrier des Galeries s’excuse
Après 28 ans de prison, Maurice Mcintyre assure qu’il a changé et demande sa libération conditionnelle
L’auteur du braquage qui a coûté la vie à un agent de sécurité en 1994 aux Galeries de la Capitale a insisté hier sur ses « nouvelles valeurs » dans l’espoir d’obtenir sa libération conditionnelle.
« Je voulais être riche pis ça m’a amené en prison toute ma vie pis j’ai fait des victimes, fait que je suis pas fier de ça, sauf que je travaille tellement fort [pour] m’en sortir légalement », a fait valoir Maurice Mcintyre à l’audience de la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) portant sur sa demande de libération conditionnelle totale.
Le meurtrier de 64 ans, qui a été incarcéré pendant 28 ans et est en semi-liberté depuis plus d’un an et demi, a expliqué qu’il souhaite emménager avec sa conjointe.
Les cheveux grisonnants et clairsemés, l’homme volubile a soutenu s’être repris en main durant son incarcération en participant à plusieurs programmes tout en réitérant son « immense regret ».
« TRISTE »
« C’est triste parce que ce monsieur-là n’a pas mérité de mourir et j’ai aucune excuse, j’ai aucune raison de l’avoir tué », a laissé tomber le délinquant qui était accompagné de sa conjointe et d’une avocate.
Selon la version officielle, Mcintyre et un complice ont attaqué deux gardiens de sécurité à la sortie de la succursale de la Banque de Montréal, en 1994.
Une fusillade a éclaté et l’agent Alain Labrie, 35 ans, a été atteint mortellement.
Une somme de 767 000 $ a été volée et n’a jamais été retrouvée, précise un document de la CLCC.
« J’ai eu peur pour ma vie […] parce qu’on était armés les deux pis ça a dégénéré », affirme le sexagénaire condamné en 1998 à la prison à vie sans libération possible avant 25 ans pour meurtre au premier degré.
RECOMMANDATION FAVORABLE
Son assiduité dans son emploi de soudeur depuis un an reflète bien ses « nouvelles valeurs », a-t-il émis en se félicitant de n’être « jamais retourné dans [ses] valeurs criminelles » depuis qu’il a obtenu une semi-liberté en septembre 2022.
Service correctionnel Canada recommande d’accorder la liberté conditionnelle sous deux conditions, soit de ne pas communiquer avec une personne impliquée dans une activité criminelle et de fournir ses informations financières.
« Monsieur affiche une belle ouverture face à l’intervention et une grande détermination à réussir sa réinsertion sociale » bien que « certains accrochages soient survenus par le passé en lien avec son attitude », a relaté l’agente de libération conditionnelle.
Les deux commissaires chargés de trancher le sort de Mcintyre ont pris le tout en délibéré après l’avoir questionné longuement sur sa compréhension des délits et son cheminement ou encore sa capacité à gérer ses émotions.