Le Journal de Quebec

Les stationnem­ents ne sont plus exigés

Dans certaines zones, les promoteurs ne seront plus obligés d’inclure un nombre minimal de cases pour leurs édifices

- STÉPHANIE MARTIN

Pour accélérer la constructi­on de logements, la Ville de Québec abolit l’exigence de construire des cases de stationnem­ent pour des projets dans certaines zones ciblées, une mesure saluée par les promoteurs.

La Ville concrétise ainsi une des actions qu’elle a promises dans son plan de mise en oeuvre accélérée 2023-2026 de la Vision de l’habitation.

Le projet de règlement sera présenté à la prochaine séance du conseil municipal, mardi.

Il s’appliquera dans certaines zones, soit le centre-ville et le long de grands axes, principale­ment les secteurs desservis par les parcours de métrobus 800, 801, 802, 804 et 807.

En période de crise du logement, l’administra­tion Marchand cherche à faciliter la constructi­on de nouvelles unités.

En ce moment, certains chantiers ne voient pas le jour en raison du coût trop élevé des projets, explique la conseillèr­e membre de l’exécutif responsabl­e de l’habitation, Marie-pierre Boucher.

« Il en coûte entre 50 000 et 80 000 $ pour construire une case de stationnem­ent souterrain. »

L’une des solutions que choisit l’administra­tion Marchand est donc de retirer l’obligation qui a toujours existé de construire un nombre minimum de cases de stationnem­ent pour chaque nouveau projet résidentie­l.

« On veut laisser davantage de flexibilit­é aux promoteurs. »

PARTOUT DANS LE MONDE

« C’est une philosophi­e qui est en train de prendre place partout », ajoute le vice-président du comité exécutif, Pierreluc Lachance, citant de grandes villes comme San Francisco ou Los Angeles.

Il explique que pour limiter les impacts dans les rues autour, on prépare des mesures de mitigation dans la future politique de stationnem­ent de la Ville.

UNE DÉCISION BIEN ACCUEILLIE

Cette décision est saluée par l’institut de développem­ent urbain du Québec (IDU), qui représente les promoteurs.

« L’IDU demande l’abolition des normes minimales de stationnem­ent depuis plus d’une décennie », a rappelé sa présidente-directrice générale, Isabelle Melançon.

« L’adoption de cette mesure permettra de construire davantage de logements qui pourront être aussi plus abordables, ce qui est essentiel pour répondre à la crise du logement que connaît Québec. »

Pour Stéphane Dion, directeur régional à L’IDU, la Ville agit de façon « audacieuse » et est à l’avant-garde des autres villes du Québec.

Il qualifie de « bon départ » cette avancée, et souligne que L’IDU souhaitera­it la voir appliquer plus largement sur le territoire, partout où il y a place à la densificat­ion.

Pour lui, il n’y a aucun doute que cela permettra d’accélérer la constructi­on de logements, car les projets coûteront moins cher et deviendron­t plus attrayants pour les promoteurs, mais aussi pour les futurs locataires, qui bénéficier­ont de logements à meilleur prix.

Une séance de consultati­on publique sur la modificati­on réglementa­ire est prévue le 28 mai à 19 h à l’édifice Andrée-p.boucher, à Sainte-foy.

La Ville vise à adopter le règlement final avant l’été.

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PHOTOS DIDIER DEBUSSCHÈR­E La Ville de Québec abolit l’obligation pour les promoteurs de construire des stationnem­ents pour leurs immeubles à logements, au centrevill­e et le long de plusieurs grands axes, comme à l’angle de l’avenue Cartier et du chemin Sainte-foy (à gauche) et à l’angle de la route de l’église et du chemin des Quatre-bourgeois (à droite).
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