« Maman, j’ai peur de la loi 21 ! »
« Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage », dit l’adage…
Idem pour la loi 21.
Quand on veut monter la population contre la timide loi québécoise sur la laïcité, on dit que la décision du gouvernement Legault d’utiliser la clause dérogatoire de façon préventive pour la reconduire constitue une menace pour la démocratie.
« Aujourd’hui, on utilise la clause nonobstant pour empêcher des citoyens de porter des signes religieux au boulot. Mais demain, ça sera quoi ? Le Québec va se soustraire à la Charte canadienne des droits et libertés pour interdire l’avortement ? »
CE SOIR, ON FAIT PEUR AU MONDE
Vous trouvez que j’exagère ? Que je beurre épais ?
Que j’invente des monstres pour faire peur aux enfants ?
Non. C’est le nouvel argument que sortent les adversaires de la loi 21 pour décrier son adoption.
C’est ce que dit la présidente de la FAE, qui va contester la loi 21 devant la Cour suprême, aux côtés de la English Montreal School Board.
« Aujourd’hui, la clause dérogatoire semble être utilisée de plus en plus facilement, pour toutes sortes de raisons. Un jour, les lobbys antiavortement pourraient même pousser un gouvernement à utiliser cette approche pour limiter les droits des femmes… »
C’est aussi ce que dit le chroniqueur de La Presse Vincent Brousseau-pouliot.
« La disposition de dérogation vient d’être utilisée par un gouvernement conservateur en Saskatchewan pour empêcher les personnes de moins de 16 ans de changer de nom et de pronom sans l’autorisation de leurs parents. Au fédéral, le chef conservateur Pierre Poilievre est tenté de l’utiliser, s’il est élu, pour soustraire aux chartes ses réformes du système de justice pénale. »
Euh… c’est épouvantable de vouloir donner des sentences sévères aux criminels endurcis et de permettre à des parents de savoir que leur enfant mineur a amorcé un processus de changement de sexe ?
Je crois au contraire que c’est plein de bon sens.
Quand un gouvernement central tombe tête première dans l’idéologie, comme c’est le cas présentement avec le gouvernement Trudeau, ce n’est peut-être pas si bête de permettre aux provinces de sortir un Joker pour se protéger.
UN REMPART
C’est bien beau, dénoncer « l’utilisation abusive » de la clause dérogatoire, mais qu’en est-il de « l’utilisation abusive » de la Charte qui empêche des gouvernements démocratiquement élus de gouverner comme ils l’entendent ?
Ce n’est pas à des juges fédéraux non élus de dire au peuple québécois comment il devrait se gouverner. Nous sommes assez grands pour prendre nos propres décisions, merci.
On dit que la Charte est un rempart contre les dérives « populistes » de certains gouvernements provinciaux, mais la clause dérogatoire peut aussi être vue comme un rempart qui protège les provinces contre certaines dérives du gouvernement fédéral.
Un mur, ça protège dans les deux sens.
L’OFFENSIVE DE LA GAUCHE
« Le gouvernement Legault a utilisé la disposition de dérogation pour protéger la spécificité du Québec. Mais il a ouvert la porte, qu’il le veuille ou non, à une offensive de la droite canadienne sur les libertés fondamentales », a écrit Michel C. Auger, de La
Presse.
Et l’offensive de la gauche trudeauiste qui impose ses lubies aux provinces, qu’en est-il ?
On sort toutes sortes d’arguments pour démoniser la loi 21...