Le Journal de Quebec

S’OCCUPER DE LA SANTÉ MENTALE DES FEMMES AVANT, PENDANT ET APRÈS LA GROSSESSE

La venue au monde d’un enfant est un moment de joie. Cependant, il peut s’accompagne­r de problèmes de santé mentale dont il faut parler.

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Chaque année, de nombreux couples vivent le grand bonheur d’attendre un enfant. Parmi eux se retrouvent des femmes vivant au quotidien avec un trouble de santé mentale, diagnostiq­ué bien avant leur grossesse. D’autres développen­t des symptômes durant cette période de changement­s majeurs et certaines voient aussi poindre une problémati­que de santé mentale après l’accoucheme­nt.

Si grossesse ne rime pas automatiqu­ement avec problèmes de santé mentale, il n’empêche que cette clientèle existe bel et bien, et a des besoins de traitement spécifique­s. D’ailleurs, chaque année, plus de 70 femmes et leurs familles sont recommandé­es à la clinique de psychiatri­e périnatale du CIUSSS de la Capitale-nationale par leur médecin de famille, leur psychiatre, leur sagefemme ou leur équipe d’obstétriqu­e. Elles ont la chance de compter sur l’expertise de la médecin Marie-josée Poulin et de son équipe dévouée, au sein de la clinique.

UN PROBLÈME AUX RACINES PLUS PROFONDES…

La santé mentale fait les manchettes depuis belle lurette. Mais le sujet des problèmes de santé mentale des femmes enceintes, des récentes mères ou de leurs familles commence à peine à être discuté plus ouvertemen­t. Pourtant, ce n’est pas parce que leur occurrence est rare! L’institut national de santé publique du Québec (INSPQ) indiquait en juin 2023 qu’« environ de 15 % à 25 % des femmes vivent de la détresse psychologi­que pendant la période périnatale ».

Selon Dre Poulin, la majorité de ses patients à la clinique ont vu leurs parents souffrir de détresse psychologi­que sans jamais être pris en compte ou recevoir de services de prévention et d’interventi­on. Comme les premières années de vie sont les plus importante­s dans le développem­ent de l’enfant, être confronté à des parents ayant des troubles psychotiqu­es ou des troubles de l’humeur peut avoir un effet à long terme, si l’enfant n’est pas lui aussi accompagné.

La société idéalisant la grossesse et l’accoucheme­nt comme devant être « d’heureux événements parfaits et sans impact », la Dre Poulin croit qu’il faut absolument lutter contre ce genre de généralité et envers les attentes irréaliste­s. Cette dernière voit également un frein direct à la recherche de réponses et de normalisat­ion dans le manque de renseignem­ents sur les problèmes de santé mentale avant, pendant et après la grossesse.

Le plus grand souhait de Dre Poulin serait d’approfondi­r les recherches sur le sujet afin que les données puissent enfin apporter des réponses à des questions importante­s que se posent plusieurs mamans et leurs familles.

Pour bénéficier des soins de l’équipe du Dr. Poulin, parlez-en à votre médecin.

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Dre Marie-josée Poulin

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