Le Hamas accepte une proposition de trêve à Gaza
Évacuations à Rafah avant une offensive terrestre de l’armée israélienne
AFP | Le Hamas a dit hier soir avoir accepté une proposition de trêve soumise par les médiateurs, après le début d’une opération israélienne d’évacuation de dizaines de milliers de personnes de Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza.
Après l’annonce du Hamas, l’armée israélienne a mené d’intenses bombardements sur l’est de la ville surpeuplée de Rafah, d’où les habitants avaient été exhortés à partir.
L’évacuation doit préparer le terrain, selon Israël, à une opération militaire terrestre, à laquelle s’opposent de nombreux pays, dont les États-unis, principal allié d’israël, et organisations internationales.
Le Hamas a annoncé dans un communiqué avoir informé l’égypte et le Qatar, pays médiateurs avec les États-unis, qu’il avait « approuvé leur proposition pour un accord de cessez-le-feu » avec Israël à Gaza.
Le bureau du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a affirmé que cette proposition était « loin des exigences israéliennes », tout en ajoutant qu’israël allait envoyer une délégation « auprès de la médiation pour épuiser les possibilités de parvenir à un accord » de trêve.
Selon un haut responsable du Hamas, la proposition comprend trois phases, chacune d’une durée de 42 jours, et inclut un retrait israélien complet de la bande de Gaza, le retour des déplacés et un échange d’otages toujours retenus à Gaza et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, dans le but d’un « cessez-le-feu permanent ».
« LE MOMENT EST VENU »
À Rafah, devenue un refuge pour plus d’un million de personnes, l’annonce du Hamas a été accueillie par des scènes de joie et des tirs en l’air hier soir.
En Israël, le Forum des familles, une association de proches d’otages, a estimé que « le moment était venu pour toutes les parties concernées […] de transformer cette opportunité en un accord pour le retour de tous les otages ».
Quelle que soit l’issue des négociations, Benyamin Nétanyahou a promis de lancer l’offensive sur Rafah, l’armée israélienne affirmant hier qu’elle était indispensable pour « détruire les quatre derniers bataillons » du Hamas.
Dans cette perspective, elle a dit avoir commencé « une opération d’ampleur limitée pour évacuer temporairement les personnes résidant dans l’est de Rafah », estimant à « environ 100 000 » le nombre de personnes concernées.
L’« évacuation massive » d’une partie de la population est « impossible » à faire de façon « sûre », a souligné le porte-parole du secrétaire général de L’ONU, alors que le Haut-commissaire de L’ONU aux droits de l’homme jugeait « inhumain » l’ordre d’évacuation.
Dans un entretien téléphonique, le président américain Joe Biden a réitéré hier sa « position claire » à M. Nétanyahou contre toute offensive à Rafah, selon la Maison-blanche.