Des pourvoiries à droits non exclusifs demandent le respect du gouvernement
L’association des pourvoiries de l’abitibi-témiscamingue demande au gouvernement un traitement équitable pour les pourvoiries à droits non exclusifs sur les terres du domaine de l’état en territoire libre.
« Je tiens à spécifier que le problème que nous vivons dans notre région se vit aussi ailleurs dans d’autres régions du Québec comme en Mauricie et en Outaouais, là où il y a beaucoup de pourvoiries à droits non exclusifs », explique le président de l’association des pourvoiries de l’abitibi-témiscamingue, Yves Bouthillette.
« Le problème principal, c’est que le contexte socio-économique a beaucoup changé au cours des dernières années. On ne peut pas faire les mêmes choses que nos parents faisaient lorsqu’ils ont développé le produit de niche des pourvoiries. Ces territoires offrent des aventures en pleine nature à bien des gens qui n’auraient pas accès à la forêt autrement. Les pourvoiries ont été des précurseurs avec ces activités de plein air depuis plus de 50 ans. »
Dans la démarche de demande de traitement équitable, ils ont reçu l’appui de Tourisme Abitibitémiscamingue et de la Fédération des pourvoiries du Québec.
« Depuis des décennies, nous contribuons à l’activité économique de la région. Nous offrons la chance aux gens de découvrir la forêt et les activités qui s’y rattachent. Toutes les régions ont rapporté des dizaines de millions de dollars dans l’économie et des sommes importantes dans les coffres de l’état. »
UNE DEMANDE SIMPLE
Il existe deux types de pourvoiries au Québec. Il y a les pourvoiries à droits exclusifs qui, sur un territoire donné, contrôlent les activités qui s’y déroulent. Dans le cas des pourvoiries à droits non exclusifs, le seul contrôle est sur leurs installations.
« Comme nous vivons sans avoir le contrôle du territoire, nous demandons au gouvernement une chose très simple, soit de pouvoir acheter les terrains sur lesquels sont situées nos installations. Présentement, si vous voulez obtenir du financement, transférer [votre] entreprise à [vos] enfants qui vont avoir besoin de financement ou encore vendre les lieux à un tiers, le financement auprès des institutions financières devient impossible puisque vous ne pouvez pas donner de garanties.
« Tout ce que nous demandons au ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF), c’est d’accepter de nous vendre le fond de terrain où sont situées sur le territoire libre les principales unités d’hébergement de nos pourvoiries. Nous voudrions aussi la possibilité de convertir le bail de villégiature commerciale à des fins de pourvoiries à un bail de villégiature privée. »
UNE NOUVELLE COMPÉTITION
Le MRNF a assoupli ses règles concernant la villégiature privée.
« Le gouvernement veut la développer à vitesse grand V, en ouvrant la machine pour la vente des terrains de villégiature privée, y compris à des non-résidents.
« Aussi, les propriétaires de ces baux pourront, lorsqu’ils auront obtenu le permis nécessaire, offrir des services d’hébergement. Pour nous, c’est une nouvelle forme de compétition directe qui va grandement nous nuire », raconte le président.
« C’est pour cette raison que nous demandons la possibilité de pouvoir acheter nos terrains, afin de redonner de la valeur à nos installations. Il faut absolument que les gens qui ont bâti ces entreprises puissent avoir plus de possibilités afin d’assurer leur avenir. »