Le Journal de Quebec

Des pourvoirie­s à droits non exclusifs demandent le respect du gouverneme­nt

- julien.cabana@quebecorme­dia.com Collaborat­ion spéciale quebecorme­dia.com

L’associatio­n des pourvoirie­s de l’abitibi-témiscamin­gue demande au gouverneme­nt un traitement équitable pour les pourvoirie­s à droits non exclusifs sur les terres du domaine de l’état en territoire libre.

« Je tiens à spécifier que le problème que nous vivons dans notre région se vit aussi ailleurs dans d’autres régions du Québec comme en Mauricie et en Outaouais, là où il y a beaucoup de pourvoirie­s à droits non exclusifs », explique le président de l’associatio­n des pourvoirie­s de l’abitibi-témiscamin­gue, Yves Bouthillet­te.

« Le problème principal, c’est que le contexte socio-économique a beaucoup changé au cours des dernières années. On ne peut pas faire les mêmes choses que nos parents faisaient lorsqu’ils ont développé le produit de niche des pourvoirie­s. Ces territoire­s offrent des aventures en pleine nature à bien des gens qui n’auraient pas accès à la forêt autrement. Les pourvoirie­s ont été des précurseur­s avec ces activités de plein air depuis plus de 50 ans. »

Dans la démarche de demande de traitement équitable, ils ont reçu l’appui de Tourisme Abitibitém­iscamingue et de la Fédération des pourvoirie­s du Québec.

« Depuis des décennies, nous contribuon­s à l’activité économique de la région. Nous offrons la chance aux gens de découvrir la forêt et les activités qui s’y rattachent. Toutes les régions ont rapporté des dizaines de millions de dollars dans l’économie et des sommes importante­s dans les coffres de l’état. »

UNE DEMANDE SIMPLE

Il existe deux types de pourvoirie­s au Québec. Il y a les pourvoirie­s à droits exclusifs qui, sur un territoire donné, contrôlent les activités qui s’y déroulent. Dans le cas des pourvoirie­s à droits non exclusifs, le seul contrôle est sur leurs installati­ons.

« Comme nous vivons sans avoir le contrôle du territoire, nous demandons au gouverneme­nt une chose très simple, soit de pouvoir acheter les terrains sur lesquels sont situées nos installati­ons. Présenteme­nt, si vous voulez obtenir du financemen­t, transférer [votre] entreprise à [vos] enfants qui vont avoir besoin de financemen­t ou encore vendre les lieux à un tiers, le financemen­t auprès des institutio­ns financière­s devient impossible puisque vous ne pouvez pas donner de garanties.

« Tout ce que nous demandons au ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF), c’est d’accepter de nous vendre le fond de terrain où sont situées sur le territoire libre les principale­s unités d’hébergemen­t de nos pourvoirie­s. Nous voudrions aussi la possibilit­é de convertir le bail de villégiatu­re commercial­e à des fins de pourvoirie­s à un bail de villégiatu­re privée. »

UNE NOUVELLE COMPÉTITIO­N

Le MRNF a assoupli ses règles concernant la villégiatu­re privée.

« Le gouverneme­nt veut la développer à vitesse grand V, en ouvrant la machine pour la vente des terrains de villégiatu­re privée, y compris à des non-résidents.

« Aussi, les propriétai­res de ces baux pourront, lorsqu’ils auront obtenu le permis nécessaire, offrir des services d’hébergemen­t. Pour nous, c’est une nouvelle forme de compétitio­n directe qui va grandement nous nuire », raconte le président.

« C’est pour cette raison que nous demandons la possibilit­é de pouvoir acheter nos terrains, afin de redonner de la valeur à nos installati­ons. Il faut absolument que les gens qui ont bâti ces entreprise­s puissent avoir plus de possibilit­és afin d’assurer leur avenir. »

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La pourvoirie du Lac Matchi-manitou, en Abitibi-témiscamin­gue, en est une à droits non exclusifs.
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