Le mini-hôpital gériatrique, trop loin de Québec
C’est le secteur de Lévis qui a été sélectionné pour la réalisation de ce projet privé de soins pour les aînés
Le mini-hôpital gériatrique privé qui sera finalement construit à Lévis est « trop loin » pour les citoyens de Québec, signale le député Mario Asselin. Le premier ministre François Legault n’exclut pas de construire un troisième mini-hôpital sur la Rive-nord.
C’est le secteur de Lévis qui a été sélectionné pour la réalisation du mini-hôpital privé spécialisé en soins pour les personnes aînées dans la grande région de Québec.
« Oui, c’est trop loin », a affirmé, déçu, l’élu de Vanier-les Rivières, Mario Asselin. « Québec est prêt pour un mini-hôpital privé. On ne veut pas lâcher le morceau », a-t-il ajouté, soutenant qu’avec ses collègues, il « travaille sur des scénarios alternatifs » pour la Rive-nord. Le secteur de la tête des ponts est dans la mire du CIUSSS.
Le premier ministre a assuré que le projet n’a pas été accordé à Lévis pour obtenir des appuis électoraux en Chaudière-appalaches après les déboires liés au troisième lien. « Pas du tout », a dit François Legault, affirmant qu’il « n’exclut pas d’en avoir un [mini-hôpital privé] à Québec ».
Le député caquiste Youri Chassin, responsable des mini-hôpitaux privés, n’a toutefois pas voulu confirmer au Journal qu’un projet est dans les cartons pour Québec.
Il l’a pourtant affirmé à La Presse hier, indiquant que l’infrastructure privée ne serait pas axée sur la gériatrie.
DES DÉBATS HOULEUX
En coulisse, les débats ont été houleux à la CAQ entre les caucus de Québec et de Chaudière-appalaches, selon nos informations. Le mini-hôpital gériatrique était désiré des deux côtés du Saint-laurent.
Rappelons que la ministre et députée des Chutes-de-la-chaudière, Martine Biron, avait réclamé une compensation pour sa région lors de l’abandon du troisième lien. « Je pense que l’ascenseur doit remonter », avait-elle dit.
Les députés de la Rive-sud cachaient d’ailleurs mal leur joie à l’assemblée nationale. Le ministre de l’éducation, Bernard Drainville, a souligné que « c’est une excellente chose » pour Lévis.
« Ça va nous permettre d’offrir plus de services à la population, plus de services de santé à la population », a-t-il signalé.
L’élu de Beauce-nord, Luc Provençal, a affirmé qu’il s’agissait d’une « très bonne nouvelle » pour le secteur.
« Si on est capable de bonifier l’offre de service dans notre région, moi, je considère que c’est excellent », a-t-il signalé, confirmant qu’avec ses collègues de la Rive-sud, il a fait des représentations pour obtenir le mini-hôpital. « On avait le désir de pouvoir être considérés », a-t-il signalé.
DUBÉ SUR LA DÉFENSIVE
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a essayé de remettre la pâte dentifrice dans le tube. Il plaide que le CISSS de Chaudière-appalaches a simplement le mandat de gérer l’appel d’offres, laissant planer le doute sur l’endroit exact où sera construit le mini-hôpital privé. « Pour le moment, il n’y a rien d’arrêté à savoir si ça va être à Lévis, à Saint-georges de Beauce ou à Québec. »
L’appel d’offres du CISSS indique, noir sur blanc, que « le centre ambulatoire gériatrique devra s’intégrer aux services existants du secteur Alphonse-desjardins dans une vision de complémentarité du panier de services ».
« QUÉBEC EST PRÊT POUR UN MINI-HÔPITAL PRIVÉ. ON NE VEUT PAS LÂCHER LE MORCEAU »
– Mario Asselin, député