Le Journal de Quebec

Impassible devant la mère de sa victime La meurtrière de 38 ans est restée de glace hier au palais de justice de Montréal

- MICHAËL NGUYEN

Une mère dont le fils a été torturé, tué puis jeté dans un baril à la suite d’une fête entre amis qui a dégénéré à Lachine n’arrive toujours pas à s’en remettre trois ans plus tard, a-t-elle émotivemen­t fait savoir dans une lettre lue à la cour face à une meurtrière impassible.

« On avait un lien spécial, mon fils était tellement drôle… J’ai perdu mon gars, j’ai un gros trou en moi depuis sa mort… C’est la pire des douleurs que j’ai vécues », a déclaré Josée Gariépy, hier au palais de justice de Montréal.

Assise dans le box des accusés, Véronique Manceaux, 38 ans, est restée de marbre face à ces mots, même devant sa responsabi­lité dans le drame survenu en septembre 2021.

Ce soir-là, un groupe de gens s’était réuni chez elle. Parmi eux, il y avait Jimmy Méthot, 27 ans, décrit par ses proches comme une personne généreuse et gentille « même s’il n’a pas toujours pris les bonnes décisions dans la vie ».

Or, à un moment, une dispute a éclaté. Un témoin avait raconté au procès que Manceaux, possibleme­nt sous l’effet du crack, croyait qu’il était un espion à la solde de son ex-copain. Et c’est là que tout a dégénéré.

M. Méthot a alors été battu par la femme. Il a tenté de fuir, mais a été rattrapé, entre autres par un jeune mineur présent sur place.

DERNIER REPAS

Battu à nouveau, il s’est alors fait servir un « dernier repas » composé de pâté au poulet surgelé.criant qu’il ne voulait « pas mourir comme ça », il a alors été forcé de boire du liquide inflammabl­e, avant d’être tué à coups de couteau.

« Le constat brutal est qu’il a été sauvagemen­t tué », a déploré le juge Daniel Royer en notant toutefois que la preuve ne permettait pas de savoir le rôle exact que Manceaux avait joué dans cette sordide histoire.

Ses assaillant­s se sont ensuite débarrassé­s du cadavre en le jetant dans le garage de la résidence, pour ensuite le jeter dans un baril.

PRISON À VIE

Le corps a été retrouvé quelques jours plus tard, à la suite d’une dénonciati­on à des policiers qui avaient d’abord cru à un canular.

« Ce jour-là [les meurtriers] n’ont pas juste pris la vie d’une personne, nos vies ont été brisées à jamais », a déclaré dans une lettre Samantha Chartrand, la soeur de M. Méthot. À la suite de son procès, Véronique Manceaux avait été déclarée coupable de meurtre au premier degré et d’outrage à un cadavre, écopant de la prison à vie, sans possibilit­é de libération conditionn­elle avant 25 ans.

« Il y a eu justice, mais ça ne réparera pas nos coeurs », a toutefois dit Mme Chartrand.

Une autre soeur, Vicky Gariépy, s’est demandé comment il était possible de s’en prendre aussi violemment à quelqu’un. Elle n’aura toutefois pas de réponse de la part de Manceaux, qui a préféré garder le silence jusqu’à la fin. Une des soeurs de M. Méthot a toutefois rappelé à la meurtrière et aux autres présents le soir du drame que « perdre son humanité, c’est le pire qui puisse arriver ».

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1. La police avait érigé un périmètre de sécurité après le meurtre, en septembre 2021. 2. La victime, Jimmy Méthot, 27 ans. 3. Il avait été torturé et forcé de boire du liquide inflammabl­e. 4. Son dernier repas a été un pâté au poulet surgelé.
PHOTOS D’ARCHIVES ET FOURNIES PAR LE TRIBUNAL 1 1. La police avait érigé un périmètre de sécurité après le meurtre, en septembre 2021. 2. La victime, Jimmy Méthot, 27 ans. 3. Il avait été torturé et forcé de boire du liquide inflammabl­e. 4. Son dernier repas a été un pâté au poulet surgelé.
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VÉRONIQUE MANCEAUX Meurtrière

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