L’armée israélienne poursuit ses opérations au sol à Rafah
Les négociations ont repris en Égypte pour tenter de parvenir à une trêve
AFP | L’armée israélienne a mené hier des frappes aériennes meurtrières et dit poursuivre ses opérations au sol « ciblées » à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, à l’heure où se tiennent au Caire de délicates négociations en vue d’une trêve entre Israël et le Hamas.
Mardi, l’armée a déployé des chars dans Rafah et pris le contrôle du passage frontalier avec l’égypte, coupant la principale porte d’entrée pour les convois d’aide humanitaire vers le territoire palestinien.
Un autre point de passage, Kerem Shalom, entre Israël et Gaza, a été visé hier par des tirs de roquettes, peu après sa réouverture, qui ont blessé légèrement un soldat, a annoncé l’armée. Ce passage avait été fermé dimanche après des tirs revendiqués par le Hamas, qui ont tué quatre soldats.
La Défense civile israélienne a signalé que des frappes aériennes et des tirs d’artillerie continuaient à viser l’est de Rafah hier.
« Il y a des tirs d’artillerie israéliens ininterrompus et aveugles sur l’est et le centre de Rafah, qui ont fait de nombreux morts et blessés », a dit Ahmed Radwan, un responsable de la Défense civile.
Selon l’armée, les soldats israéliens ont poursuivi hier leurs « opérations ciblées du côté gazaoui du point de passage, dans l’est de Rafah, sur la base d’informations faisant état de terroristes opérant dans le secteur ». L’aviation a frappé « plus de 100 cibles » de groupes armés sur tout le territoire.
SITUATION « CATASTROPHIQUE »
La fermeture des points de passage et les opérations militaires à Rafah suscitent l’inquiétude de la communauté internationale, qui redoute un bain de sang et l’aggravation de la crise humanitaire.
Il ne restait hier que « trois jours de carburant » aux hôpitaux du sud de Gaza, « ce qui signifie qu’ils pourraient bientôt cesser de fonctionner », a averti le directeur général de l’organisation mondiale de la Santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Un médecin urgentiste britannique, James Smith, en mission dans le sud de Gaza, a décrit une situation sanitaire « catastrophique » et une odeur d’eaux usées « omniprésente » dans les hôpitaux.
Washington a jugé « inacceptable » la fermeture des points de passage, alors que la population de Gaza est menacée de famine, selon L’ONU. Les États-unis ont aussi « suspendu la livraison d’une cargaison » de bombes à Israël après l’absence de réponse de ce pays face à ses « inquiétudes » concernant une offensive à Rafah, a dit un responsable américain.
DISCUSSIONS AU CAIRE
Au Caire, les négociations ont repris hier matin pour tenter de parvenir à un compromis sur une trêve et éviter un assaut à Rafah. Elles se poursuivaient dans la soirée, selon le média Al-qahera News, proche du renseignement égyptien, qui a fait état d’une « convergence » de vues sur certains points.
Des représentants d’israël et du Hamas ainsi que des pays médiateurs – Qatar, Égypte et États-unis – étaient présents dans la capitale égyptienne.
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a par ailleurs rencontré hier à Jérusalem le directeur de la CIA, William Burns, pour discuter d’une possible « pause » dans les opérations militaires dans le sud de la bande de Gaza en échange de libérations d’otages, selon un responsable israélien.