Pourra-t-elle conserver sa maison après une très forte diminution de revenus ?
Marie-andrée va retourner aux études, ce qui fera chuter ses revenus de plus de la moitié. Réussira-t-elle malgré tout à payer son hypothèque et à conserver sa maison ?
Jusqu’à présent, Marie-andrée, une mère monoparentale, pouvait compter sur de bons revenus.
« Grâce à ça, j’ai pu m’acheter une maison pour laquelle je dois encore rembourser une hypothèque de 347 000 $. Mais ma situation va changer radicalement : je retourne aux études à temps partiel et je vais devoir réduire mes heures de travail en conséquence », expliquet-elle.
Avec sa diminution de salaire, elle se demande si elle sera encore capable de continuer à effectuer son paiement hypothécaire mensuel d’environ 2340 $.
« J’ai une bonne cote de crédit et 30 000 $ d’épargne. Toutefois, je ne suis pas sûre de pouvoir conserver ma propriété. Quelle est la meilleure solution ? Est-il préférable que je vende et que je loue un appartement ? J’aimerais vraiment pouvoir conserver ma maison », dit-elle.
LE LUXE D’ÊTRE PROPRIÉTAIRE
Antoine Chaume Legault, planificateur financier et conseiller en gestion de patrimoine chez Assante Capital, a analysé la situation de Marie-andrée et indique que malheureusement, les nouvelles ne sont pas bonnes.
« Elle va devoir faire face à une réduction de salaire de 55 %. D’après mes calculs, auparavant elle gagnait approximativement 120 000 $ et désormais elle va passer à 54 000 $ », dit-il.
Concrètement, ses revenus nets annuels chuteront donc à 40 000 $ par an, soit 3330 $ par mois. Avec un paiement hypothécaire de 2340 $ par mois, même en utilisant ses économies pour compenser, à ce rythme, elle ne pourra pas tenir bien longtemps.
« Puisque ses revenus ont diminué de 55 %, elle devrait également réduire ses dépenses dans une proportion équivalente, ce qui ne semble guère réaliste », remarque Antoine Chaume.
Il ajoute que si Marie-andrée voulait à tout prix conserver sa maison, elle devrait allouer à l’hypothèque
70 % de ses revenus nets, sans compter les frais afférents à la propriété (taxes foncières, entretien, etc.).
« Or, au-delà d’une proportion de
30 à 35 %, tous frais compris, de ses revenus nets, on doit faire le choix conscient de couper dans d’autres dépenses, pour s’offrir le luxe d’être propriétaire », indique-t-il.
UNE ÉPARGNE FORCÉE ?
Le planificateur souligne que Marie-andrée pourrait tenter de travailler davantage d’heures en dépit de ses études, ou encore de trouver un autre emploi plus payant, ce qui est loin d’être gagné. Elle pourrait aussi repousser son projet d’études afin de pouvoir continuer à payer son hypothèque.
« Dans ce genre de situation, il n’y a pas vraiment d’autre option que de réduire ses dépenses ou d’augmenter ses revenus », dit-il.
Sinon, il lui recommande de vendre la propriété au plus vite.
« Avec les taux hypothécaires pratiqués aujourd’hui, il est plus intéressant de louer et de placer son argent – le montant correspondant à la différence entre le paiement hypothécaire et le loyer – plutôt que d’acheter. Même si on dit souvent qu’acheter une propriété est une épargne forcée, en réalité, à cause des taux actuels, on ne rembourse qu’une très petite partie du capital à chaque paiement hypothécaire. Plutôt que de l’épargne forcée, on peut dire que c’est plutôt du versement d’intérêt forcé... », prévient Antoine Chaume Legault.