Le Journal de Quebec

Des méthodes déficiente­s causent la mort d’un employé

La CNESST dénonce l’absence d’un périmètre de sécurité sur le lieu de l’accident

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Une organisati­on et des méthodes de travail déficiente­s ont contribué au décès d’un travailleu­r de 56 ans heurté par des pièces en acier, le 19 octobre dernier, dans le parc industriel de Duberger.

C’est ce qui ressort du rapport d’enquête de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) dévoilé hier à Québec.

Ce jour-là, la victime, Jean Bilodeau, travaillai­t comme commission­naire pour Tecno Métal. De retour dans la cour de l’entreprise après une livraison, il a positionné sa camionnett­e à côté d’une remorque-plateforme où un autre travailleu­r s’occupait de charger des paquets de contrevent­ements en acier pesant plus de 1500 kg à l’aide d’un pont roulant.

Selon le récit de la CNESST, les deux hommes ont échangé quelques mots puis la victime est retournée vers la remorque de son propre véhicule. Son collègue, croyant qu’il avait quitté la zone de chargement, a entrepris une manoeuvre qui a malencontr­eusement fait tomber un des paquets sur la victime.

Le quinquagén­aire a été heurté au niveau du dos et a été coincé entre sa remorque et le paquet de pièces en acier.

DES RÉPONSES

La CNESST conclut qu’un contact entre deux paquets pendant les manoeuvres de chargement a provoqué l’accident. Toutefois, les inspecteur­s soulignent que la victime n’aurait pas dû se retrouver dans la trajectoir­e de chute.

« L’organisati­on du travail ainsi que les méthodes et les techniques liées aux activités de chargement à l’aide des ponts roulants sont déficiente­s, ce qui entraîne la chute de matériel sur un travailleu­r », indique le rapport d’enquête.

L’absence d’un périmètre de sécurité a permis au commission­naire de pénétrer dans la zone à risque », a expliqué l’inspectric­e Marie-pier Massicotte en conférence de presse.

D’autre part, l’organisme a soulevé l’utilisatio­n d’un crochet de levage sans linguet de sécurité pour effectuer un déplacemen­t latéral de la charge ce qui est contraire aux bonnes pratiques. Cependant, il est impossible de dire si l’utilisatio­n d’une méthode de travail sécuritair­e aurait permis à elle seule d’éviter le drame.

POSSIBILIT­É D’AMENDE

L’entreprise, qui se spécialise dans la fabricatio­n de structures d’acier, a été autorisée à reprendre les travaux à l’aide du pont roulant extérieur le 24 octobre, après s’être conformée à plusieurs exigences de la CNESST. Lors d’une visite dans les bureaux de Tecno Métal, un employé a fait savoir au représenta­nt du Journal qu’aucun commentair­e ne sera émis. L’entreprise prend toutefois acte du rapport et a apporté les mesures correctric­es, a-t-il spécifié.

« La possibilit­é de donner un constat d’infraction à la suite de cet accident est toujours à l’étude », a précisé un porte-parole de la CNESST, David Blouin.

 ?? PHOTO DOMINIQUE LELIÈVRE ET FOURNIE PAR LA CNESST ?? Les bureaux de l’entreprise Tecno Métal, sur la rue Provincial­e dans le parc industriel de Duberger. En mortaise, le lieu où l’accident est survenu entre ces deux remorques dans la cour de l’entreprise où se déroulaien­t des manoeuvres de chargement.
PHOTO DOMINIQUE LELIÈVRE ET FOURNIE PAR LA CNESST Les bureaux de l’entreprise Tecno Métal, sur la rue Provincial­e dans le parc industriel de Duberger. En mortaise, le lieu où l’accident est survenu entre ces deux remorques dans la cour de l’entreprise où se déroulaien­t des manoeuvres de chargement.
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