Le Journal de Quebec

La vague de vente d’actifs pas encore terminée chez Hydro

Après deux cessions en autant de semaines, d’autres pourraient bientôt suivre

- FRANCIS HALIN ET SYLVAIN LAROCQUE – Avec la collaborat­ion de David Descôteaux

Hydro-québec a annoncé hier une deuxième vente d’actifs en mois de deux semaines et d’autres pourraient bientôt suivre.

La société d’état cédera sa participat­ion restante de 45 % dans son ancienne filiale TM4, qui fabrique des moteurs électrique­s, à l’américaine Dana pour une somme qui reste à déterminer.

« Les parties doivent maintenant s’entendre sur la juste valeur marchande de cet actif afin de conclure la transactio­n », a indiqué Hydro.

« C’est une compagnie à forte croissance. Au départ, c’était déficitair­e, mais maintenant, c’est profitable et c’est pour ça qu’on trouve que le moment est opportun [pour vendre] », a expliqué le chef des finances d’hydro-québec, Maxime Aucoin.

« Je trouve cela dommage, TM4, parce que c’est une expertise qui risque de s’en aller. Il y a des risques que ça parte. Ils peuvent délocalise­r. On n’a plus un mot à dire », a soutenu Pierre Langlois, consultant en mobilité électrique et auteur.

À la fin avril, Hydro avait également confirmé la cession de ses activités d’essais à haute tension, installées à Varennes, au géant japonais Hitachi, lequel a reçu une aide de 30 M$ de Québec en lien avec ce dossier.

« ÉVALUER CERTAINES ACTIVITÉS »

Hier, le géant de l’électricit­é a dit vouloir axer ses efforts sur son « plan d’action 2035 », qui prévoit une hausse de sa production et un renforceme­nt de son réseau. Résultat : d’autres cessions d’actifs sont à prévoir.

« Notre plan est très ambitieux et pour le réaliser, nous devons nous concentrer sur notre coeur de métier et les investisse­ments de l’ordre de 150 à 180 milliards de dollars qui sont requis. Nous sommes donc à évaluer certaines activités spécifique­s, périphériq­ues et d’ampleur limitée qui ne sont pas du tout liées à notre mission de base », a affirmé Caroline Des Rosiers, porte-parole de l’entreprise publique.

Hydro-québec détient des participat­ions dans une dizaine de filiales (dont Hilo, EVLO ainsi que le producteur américain Great River Hydro) et d’entreprise­s indépendan­tes, dont le producteur québécois Innergex.

En 2018, Dana avait pris le contrôle de TM4 en achetant 55 % de l’entreprise pour 165 millions $. Depuis cette date, Hydro « a investi plus de 200 millions $ supplément­aires pour maintenir sa participat­ion de 45 % » dans TM4, a précisé Mme Des Rosiers.

À Bouchervil­le, le nombre d’employés de Dana TM4 a plus que doublé depuis 2018, passant de 127 à 300, a souligné Hydro-québec.

EMPLOYÉS PEU BAVARDS

Hier, les employés étaient peu bavards. « On a appris la nouvelle ce matin », ont indiqué plusieurs d’entre eux, sans vouloir se mouiller sur l’avenir de l’entreprise en sol québécois.

Les travailleu­rs interrogés par Le Journal ont affirmé ne pas en savoir plus que ce qui a été annoncé publiqueme­nt.

« JE TROUVE CELA DOMMAGE, TM4, PARCE QUE C’EST UNE EXPERTISE QUI RISQUE DE S’EN ALLER. IL Y A DES RISQUES QUE ÇA PARTE. ILS PEUVENT DÉLOCALISE­R. ON N’A PLUS UN MOT À DIRE »

– Pierre Langlois, consultant en mobilité électrique

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PHOTO FRANCIS HALIN Les locaux de TM4, à Bouchervil­le. Hydro-québec a annoncé, hier, la vente de ses parts restantes dans cette entreprise, une de ses anciennes filiales.

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