Le Journal de Quebec

Un Letton francophon­e à Vancouver

L’attaquant des Canucks Teddy Blueger parle pas moins de quatre langues

- Kevin Dubé kevin.dube@quebecorme­dia.com

VANCOUVER | Le parcours de l’attaquant des Canucks de Vancouver Teddy Blueger a quelque chose de fascinant. Né à Riga en Lettonie, il a grandi en parlant russe, il a étudié dans une école internatio­nale et il parle aujourd’hui quatre langues : le russe, le letton, l’anglais et... le français !

Si l’on avait eu à miser sur quel joueur des Canucks de Vancouver parle français, on n’aurait probableme­nt jamais parié sur le Letton. Pourtant, il a étudié la langue de Molière pendant une dizaine d’années en grandissan­t, à la demande de ses parents.

« J’avais le choix entre le français et l’allemand et ils ont choisi le français, a raconté le sympathiqu­e attaquant. Probableme­nt qu’ils trouvaient que ça sonne mieux ! »

Ses parents ne le parlaient pas, d’ailleurs – le russe était le langage commun à la maison – tandis que son frère a lui aussi commencé à l’apprendre, mais a abandonné rapidement.

UN PARCOURS IMPRESSION­NANT

Le parcours académique de Teddy Blueger n’a assurément rien à envier à personne. Il a eu la chance d’étudier à l’école internatio­nale de Lettonie, une école réputée en Lettonie où étudient plusieurs enfants d’ambassadeu­rs ou d’hommes d’affaires – son père, Valentin, est un avocat et membre de la Fédération internatio­nale de hockey lettone.

À l’âge de 15 ans, après avoir vu que Sidney Crosby était passé par le réputé programme de Shattuck St-mary’s au Minnesota, il a quitté pour les États-unis afin de rejoindre ce programme où il a évolué pendant trois saisons, étant au passage repêché, comble du hasard, par les Penguins de Pittsburgh en deuxième ronde en 2012.

Il a ensuite joint les Mavericks de l’université Minnesota State – Mankato dans la NCAA, où il a à nouveau disputé quatre saisons avant de faire le saut chez les profession­nels en 2015.

DES COÉQUIPIER­S POUR PRATIQUER

Blueger n’a donc pas eu beaucoup d’occasions de pratiquer son français en grandissan­t. Il a joué sous les ordres de Bob Hartley avec l’équipe nationale lettonne, mais parler français ne faisait pas nécessaire­ment partie de leurs habitudes.

« C’est plus lui qui pratiquait son letton avec nous. Il connaissai­t quelques phrases, mais Bob était souvent fâché », a-t-il lancé en riant.

Il a ensuite eu l’occasion de le faire quand il a atteint la LNH et qu’il s’est retrouvé dans le même vestiaire que Kristopher Letang et Pierre-olivier Joseph, avec les Penguins de Pittsburgh.

« Kris [Letang] ne trouvait pas que mon français était très bon ! PO [Joseph] était plus gentil de ce côté, a-t-il rigolé. J’ai aussi pu pratiquer avec quelques gars à Vegas [la saison dernière]. »

On peut vous confirmer que Letang a probableme­nt été un peu trop sévère avec Blueger, qui a accepté de répondre à quelques questions du confrère Patrick Henri de Radio-canada, devant la caméra, en français. Et très bien, à part ça !

« Merci de m’avoir aidé à pratiquer », a-t-il lancé aux médias francophon­es après l’entrevue.

Maintenant que le secret est levé, gageons qu’il ne s’agira pas de sa dernière entrevue en français.

 ?? PHOTO AFP ?? Teddy Blueger, des Canucks de Vancouver, félicite son gardien Arturs Silovs après le quatrième match de la série contre les Predators de Nashville.
PHOTO AFP Teddy Blueger, des Canucks de Vancouver, félicite son gardien Arturs Silovs après le quatrième match de la série contre les Predators de Nashville.
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