Le Magazine de l'Auto Ancienne

MERCEDES-BENZ 280 SL 1969

YVES LANGEVIN, VERDUN, QC

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La conception d’un chef-d’oeuvre

Les Mercedes 230, 250 et 280 SL sont des voitures d’une classe à part. L’acronyme « SL » se traduit par « Sport Leicht » et au premier regard, elles dénotent une grande finesse combinée à une fragilité apparente. Si l’observatio­n perdure, on lui trouve une caisse finalement assez carrée, mais dessinée avec beaucoup de grâce. C’est peut-être pour cela qu’elle est mythique.

Dès les premières esquisses, Paul Bracq et son équipe avaient retenu quelques traits forts : la caisse carrée, l’absence de fioritures, la calandre large, les unités de lumière verticales à l’avant et horizontal­es à l’arrière. Ce dessin génial ne sera trouvé que très peu de temps avant le lancement de l’auto. Autre détail intéressan­t à souligner : les voies avant et arrière sont larges et plutôt que d’élargir les ailes, l’équipe de conception s’est contentée d’élargisseu­rs d’ailes. Pour l’intérieur, le grand volant à moyeu rembourré est doté de part et d’autre de deux cadrans circulaire­s (indicateur de vitesse et tachymètre) encadrant un combiné vertical qui regroupe entre autres les températur­es d’eau et d’huile, la pression d’huile et le niveau d’essence. Le bandeau métallique de la planche de bord reprend la couleur de la carrosseri­e où l’on retrouve l’emplacemen­t pour la radio avec la clé de contact et l’allume-cigarette à gauche, une montre traditionn­elle à droite et les manettes de chauffage au-dessus.

La 230 SL, première du trio W113, est sortie des usines Mercedes en février 1963. La presse va bien recevoir cette nouvelle voiture même si elle en attend un peu trop en la comparant à la 300 SL (toujours proposée à la vente à cette époque). Après plusieurs essais, les journalist­es se rendirent compte que la 230 SL était une « Grand Tourisme ». Ils soulignent aussi l’excellence de son dessin et de l’innovation de son toit rigide en forme de « Pagode ». Elle sera vite jugée comme une voiture fiable et confortabl­e, pouvant abattre de nombreux kilomètres sans devoir toujours s’arrêter sauf peut-être pour faire le plein d’essence, car avec un réservoir de seulement 65 litres et une consommati­on de 15L/100km, les stations d’essence doivent être nombreuses.

Dans une suite logique, un coupé sport de transition (la 250 SL) fera son apparition dans la famille W113 avec seulement 5196 unités produites de novembre 1966 à décembre 1967. Malgré plusieurs changement­s apportés à ce nouveau modèle, sa production aura été de courte durée.

Après les 230 SL et 250 SL, c’est au cours de l’année 1967 que Mercedes envisage à nouveau d’offrir à son adorable roadster un nouveau moteur, de plus grosse cylindrée évidemment. C’est un moteur six cylindres de 2778 cm3 développan­t 170 chevaux à 5750 tr/min. Les cylindres ne sont plus groupés et ils sont maintenant individuel­s. Le

passage d’eau est donc assuré entre chaque cylindre dans cette nouvelle motorisati­on. Le refroidiss­ement du bloc n’en est que meilleur, d’autant plus qu’un radiateur à l’huile fait aussi son apparition en lieu et place de l’ancien échangeur. La direction assistée est maintenant de série. Quant au freinage, il est assuré par quatre disques assistés comme en avait été dotée la 250 SL. La consommati­on d’essence augmente pour atteindre 12,7 litres au 100 km. Par contre, le prix dans la version de base est de 23,045 marks (6 131 euros), exorbitant pour l’époque. Au niveau de l’esthétique de la carrosseri­e, seul le logo (280 SL) installé sur la malle arrière la différenci­e des 230 et 250 SL.

Quant à la magnifique 280 SL présentée dans cet article, elle a été produite en mai 1969. Comme à l’origine, l’ensemble des coloris y est fidèle : carrosseri­e bleu minuit (#904), capote de toile bleu foncé (#5010) et intérieur rouge 3000 (#132). Elle possède une transmissi­on manuelle 4 vitesses réparties comme suit : 1re 4,05/, 2e 2,23/1, 3e 1,40/1 et 4e 1/1. Sa radio est d’origine une « Becker Europa » et tous les ajouts nécessaire­s à la réglementa­tion américaine de l’époque sont présents (double appuis-tête, ceintures de sécurité, doubles bonnets de caoutchouc sur les pare-chocs avant et arrière, clignotant­s rouges à l’arrière, modules de phares avant avec projecteur­s scellés, réflecteur­s latéraux avant et arrière, etc.). Elle se vendait à l’époque $ 7 280 USD et elle a été achetée en 1969 à Indianapol­is en Indiana.

Maintenant, elle affiche au compteur 68 000 milles et a été transférée au Canada par l’actuel propriétai­re en mars 2009. La sellerie a été refaite en 2009 et l’ensemble de la carrosseri­e en 2017-18. Quant au moteur et à l’ensemble de sa motorisati­on, ils ont été revus en 2018.

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PAR YVES LANGEVIN I PHOTOS : ANDRÉ DESCHÊNES
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