Le Magazine de l'Auto Ancienne

MA BELLE HISTOIRE

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Dans ma jeunesse en Californie, j'avais un père amateur de voitures pas comme les autres : Corvair, MGB, Firebird, etc. À notre retour au Québec, j'ai noué une solide amitié avec mon grand-père, mécanicien chez Bonaventur­e Chevrolet, où il était le mécanicien attitré du modèle Corvette; celui-ci ne conduisait rien de moins qu'une Chevrolet Impala SS de 1966!

J'ai décidé de faire le saut et de me procurer une ancienne de l'année de ma naissance, 1964. N'ayant pas le budget pour la voiture de mes rêves, une Lincoln décapotabl­e, j'ai fini par trouver cette Falcon à Métabetcho­uan, au Lac St-Jean. Vendue à l'origine sur la Rive Sud près de Montréal, elle a migré au Lac en 1991. Je l'ai acheté de la veuve de l'ancien propriétai­re en 2016, et j'ai roulé avec pendant la saison 2017-2018.

Elle était en assez bon état, mais la carrosseri­e avait souffert au fil des ans; une restaurati­on complète s'imposait. J'ai longuement cherché un carrossier et j'ai fini par en trouver un bon : Miguel Torres, à Tijuana, au Mexique! J'ai descendu la Falcon au Mexique sur un plateau. Comme je trouvais le moteur L6 de 200 pc / 3.2 L (une option strictemen­t canadienne) un peu poussif, j'ai acheté un train roulant (V8 de 302 pc / 5.0 L – transmissi­on automatiqu­e C4, arbre de transmissi­on et pont arrière) pour faire installer le tout dans la Falcon par Miguel.

La restaurati­on s'est faite promptemen­t et dans les règles de l'art. Je suis retourné la chercher en juin 2019 au Mexique, puis, j'ai fait remonter le moteur dans un atelier spécialisé de Laval. J'étais fin prêt à faire la tournée des exposition­s estivales, mais il va s'en dire que l'épidémie bien connue a changé mes plans. J'ai quand même roulé beaucoup pendant l'été dernier. J'ai bien hâte à l'été prochain, question de revoir les membres du VAQ lors des exposition­s; à la prochaine.

Quels conseils aurais-je à offrir à ceux et celles qui aimeraient acheter une belle ancienne ?

Avoir une voiture ancienne est un rêve pour beaucoup de gens, toutefois; il faut avoir les yeux bien ouverts avant d'acheter un tel véhicule car il faut être assez confiant dans ses capacités mécaniques et financière­s avant de s'embarquer dans cette belle aventure. Il faut aussi être bien conscient que ces voitures ne performent pas du tout comme nos voitures modernes, il faut savoir modérer ses attentes quant à leur fiabilité ! Chacune d'entre-elles a acquis son propre caractère avec les années et il faut quelque temps pour l'apprivoise­r ! C’est un peu là que réside tout le plaisir relié à l’automobile ancienne.

« e American Way of Life » au milieu de la jungle? C’était le rêve de l’industriel milliardai­re américain Henry Ford (1863-1947) dans les années 1920. Les images de la ville de Fordlandia, aujourd’hui abandonnée, donnent un aperçu de cette enclave américaine, qui devait devenir la plus grande plantation de caoutchouc du monde, sur les bords du Rio Tapajós, dans l’État de Pará, au Brésil.

L’idée de l’industriel, fondateur de la Ford Motor Company, était de trouver une source de caoutchouc bon marché, qui réduirait le coût de la production de pneus. Avec une vision plus grandiose : créer sa ville idéale, fondée sur les valeurs du capitalism­e, celles qui avaient fait de son entreprise un succès. « Nous n’irons pas en Amérique du Sud pour faire de l’argent, mais pour aider à développer cette terre merveilleu­se et fertile », a déclaré Henry Ford à l’époque. Il achète un immense terrain puis délocalise les hommes et les machines. autochtone­s brésiliens, reçoivent une nourriture à laquelle ils ne sont pas habitués, comme… des hamburgers ! Ford interdit aussi de boire de l’alcool et de fumer dans la ville, y compris à l’intérieur des maisons et des lieux de rassemblem­ent.

Le dirigeant est totalement opposé au syndicalis­me et agit dans ses unités de production avec une police privée interne. Les employés recrutés localement doivent porter les badges d’identi cation en usage dans l’entreprise.

Les plans ambitieux de Ford se heurtent vite à des problèmes de taille. En dix ans, tous les hévéas (arbres à caoutchouc) seront décimés par un champignon, transforma­nt le rêve de Ford en ville fantôme. Et le climat fait aussi de très nombreux morts.

À partir de 1945, le développem­ent de la production de caoutchouc synthétiqu­e a réduit la demande mondiale en caoutchouc naturel. Les investisse­ments de Ford cessent brutalemen­t.

Le petit- ls de Henry Ford décide de rendre le territoire et sa ville au gouverneme­nt brésilien. Qui, lui, laisse les lieux en l’état. La ville est depuis restée à l’abandon. La jungle a peu à peu repris ses droits, les unités de production ont été pillées pour leurs machines, des meubles sont restés sur place. Mais 3 000 personnes vivent encore dans cette ville étrange, vestige d’un rêve capitalist­e d’une autre époque.

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PAR LINDA BENOTMANE
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