Le Magazine de l'Auto Ancienne
CHEVROLET EN 1948
Une rare avant-guerre… d’après-guerre!
Il serait sans doute bon de souligner ici que Louis Chevrolet émigra de sa Suisse natale et habita à Montréal chez son ami Henri Bourassa vers 1900. C’est à ce dernier qu’il légua sa collection de livres techniques de l’automobile lorsqu’il déménagea aux États-Unis. Quelques années plus tard, Henri Bourassa lui-même construisit quelques voitures dont la plus connue fut celle de 1926.
Chevrolet devint alors célèbre aux États-Unis, en tant que pilote de course automobile, mais il ne devint jamais millionnaire et lorsqu’il mourut en 1941, à un âge fort respectable, il habitait une maison tout à fait modeste dans un quartier populaire de Detroit.
Ironie du sort, ruiné par la crise économique, il fut contraint de travailler comme simple mécanicien chez Chevrolet à Detroit!
La toute première Chevrolet canadienne fut fabriquée à Oshawa en 1915. Il s’agissait alors du fameux modèle « 490 » que les mauvaises langues avaient traduit par : « 4 jours sur la route et 90 jours chez le garagiste »! Le seul problème des Chevrolet jusqu’au début des années 20 était que l’essieu arrière se brisait facilement, car il subissait les contrecoups d’un embrayage à cône recouvert de cuir… La compagnie équipa ensuite ses autos d’un système d’embrayage conventionnel et la Chevrolet devint alors très populaire avec ses modèles Superior, Capitol et National. Les Chevrolet canadiennes étaient tout à fait identiques à leurs cousines d’outre frontière. En 1928, l’usine d’Oshawa produisit 51 442 unités, ce qui fut un record digne de mention. La crise économique des années trente eut un effet dramatique sur la production canadienne. Ce n’est qu’à la fin de cette décennie que l’entreprise se rétablit peu à peu en offrant des modèles aussi économiques que durables. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’usine d’Oshawa se remit à fabriquer d’excellentes voitures qui avaient pour noms Fleetline, Stylemaster et Fleetmaster. Les modèles décapotables, sedans sport et station-wagons devaient cependant être importés de Detroit.
La première Chevrolet d’après-guerre est assemblée le 3 octobre 1945, et présentée au public en novembre. Chevrolet ne fait pas exception à la règle en arrivant sur le marché avec des modèles d’avant-guerre redessinés.
Les Chevrolet de 1948 furent le prolongement bien tranquille des modèles des deux années précédentes qui étaient eux aussi fortement inspirés des voitures de l’époque 1940-42.
Tous les modèles présentent une nouvelle grille, de nouvelles couleurs harmonieuses pour la garniture intérieure dont le ton est plus pâle qu’auparavant. La General Motors dit que la transition vers les nouveaux modèles a été effectuée avec un minimum de délai afin de pouvoir produire autant de voitures que possible pour les nombreux clients qui attendaient impatiemment!
La gamme est la suivante :
• Stylemaster-6 de série 1500FJ. (4 types de carrosseries)
• Fleetmaster-6 de série 2100FK. (5 types de carrosseries)
• Fleetline 2100 FK en sous-série (2 types de carrosseries)
Une moulure en T ajoutée à la calandre fait des modèles 1947 les nouvelles Chevrolet 1948! La mécanique, elle, demeure inchangée. On utilise encore le très fiable « Stove bolt Six » qui a su faire ses preuves depuis 1929, date de présentation du premier moteur Chevrolet de 6 cylindres. Par contre, en 1948, on augmente la rigidité du vilebrequin et on installe des paliers plus durables.
La suspension avant est de type « genoux mécaniques » unifiés. La boîte de vitesses est une Synchromesh avec changement par le vide. Un nouveau joint d’huile est employé sur les tiges de soupapes. On introduit également un nouveau type de commutateur d’allumage à trois positions. Les 3 séries offrent des raffinements inaccoutumés dans le domaine des prix modiques. Tous les modèles de carrosseries sont signés Fisher, le seul à les offrir à de si bas prix.
La production année-modèle aux États-Unis, en 1948:
171 593 Stylemaster | 248 778 Fleetmaster | 295 621 Fleetline
En 1948 la division Chevrolet produit 775 982 unités.
Chevrolet garde alors la tête des constructeurs américains.
On peut dire avec certitude que les Canadiens de toutes les provinces canadiennes furent les plus fidèles clients de Chevrolet de 1920 à 1970. C’est à partir des années 70 que les gens commencèrent à s’intéresser aux modèles compacts des autres marques ainsi qu’aux voitures importées. Chevrolet et son éternel rival Ford durent alors repenser complètement la définition d’une voiture économique, tant américaine que canadienne.
L’année 1948 demeure cependant une année charnière chez Chevrolet, car ce furent là les derniers modèles de style d’avantguerre. Les grands changements tant attendus arriveront en janvier 1949. Chevrolet entrera alors dans l’ère des carrosseries modernes.
Je ne peux pas me considérer comme un mordu de l’automobile. Mes connaissances techniques se limitent à peu de chose, mais cela ne m`a pas empêché de m’y intéresser.
À l’âge de 20 ans, je me suis acheté un Dodge Mayfair 1959 qui a finalement terminé sa carrière à la ferraille, faute de temps et de ressources. Un peu plus de 35 ans plus tard, j’ai renouvelé mon expérience en achetant cette Chevrolet via le site Kijiji. Cette voiture se trouvait au Lac Nominingue (près de Mont-Laurier). C’est sur une plateforme que je l’ai rapatriée chez moi. Comme on dit souvent, elle avait besoin de beaucoup d’amour. Mon but était de la restaurer le plus possible dans son état d’origine. Pour y arriver, la finition intérieure, la peinture et le chrome ont été refaits.
Côté mécanique : une nouvelle pompe à eau, une révision complète des freins et le remplacement du système d’échappement. Cet hiver (2020-2021), le filage électrique sera refait.
C’est avec un grand plaisir que je peux me balader et aller à des expositions. Même si cette voiture n’est pas un modèle très recherché, je suis très fier de l’avoir ressuscitée!
Il ne faut jamais hésiter à demander de l’aide et des conseils. Les expositions sont de belles occasions de rencontres et de partage de connaissances. Deux anecdotes se sont produites durant les expositions du VAQ. Un propriétaire du même modèle et même année que le mien m’a fait remarquer qu’il me manquait une pièce de finition sur le marchepied. Il avait reçu la pièce en double lors de son achat. J’ai pu partager le coût avec lui. Une autre fois, un visiteur m’a fait remarquer que le pommeau de mon bras de vitesse était celui d’une Pontiac au lieu d’une Chevrolet!
Si vous souhaitez profiter rapidement d’une voiture ancienne, une "clé en main" serait votre meilleure option. Pour moi, ce fut la recherche des pièces et des différents artisans qui m’a le plus enthousiasmé. Une grande partie de ma carrière fut de travailler dans le domaine de l’aéronautique et plus spécifiquement dans la peinture et la finition intérieure d’avions d’affaires de grande valeur. Ce qui m’a permis d’utiliser le même type de peinture que celle utilisée pour ce type d’avions. Tout ceci grâce au très bon travail d’un collègue, peintre de métier. En effet, beaucoup de gens remarquent la qualité de cette peinture. Plusieurs de mes amis étaient sceptiques sur l’achèvement de mon projet. Leurs appréhensions ne m’ont pas influencé, car de bien belles choses peuvent se produire lorsqu’on a la passion!
Un gros merci à mon épouse qui m’a toujours soutenu même si sa voiture a dû passer plusieurs hivers dans l’entrée de notre garage! Au plaisir d’une belle année 2021 !
Comme plusieurs d’entre nous, mon intérêt pour les voitures anciennes s’est d’abord porté vers celles que je me souvenais d’avoir vu rouler pendant mon enfance. Ce qui m’a conduit à me procurer une Mustang 2+2 1965, puis une Charger R/T 1969. Et même si je ressens toujours un plaisir renouvelé à les conduire, mes goûts ont évolué et j’avais envie de vivre une expérience totalement différente. J’ai toujours été attiré par le look vraiment particulier des autos des années 40, et par l’histoire qui les a influencées pendant cette décennie, marquée par la Deuxième Guerre mondiale. Une des premières autos que mon père ait possédées fut une Chevrolet Fleetline 1946 qu’il avait acquise d’occasion vers 1955. Il m’en avait souvent parlé comme étant l’une des plus belles qu’il ait possédées, avec son toit ‘’penché’’ vers l’arrière comme il disait. Quand nous allions ensemble dans les expositions de voitures anciennes dans les années 90, il espérait toujours en voir une pour me la montrer, mais nous n’en avons jamais vu. Après son décès, j’ai apporté les albums-photos de famille chez moi, et, en les parcourant un soir, je suis tombé sur deux photos que je n’avais jamais vues : ma mère aux côtés de la fameuse Fleetline de mon père quand ils se sont connus! Voulant un véhicule des années 40, et ayant toujours été un fan des « fastbacks », c’était sans contredit une voiture comme celle-là que je voulais! Mais, trouver une voiture aussi ancienne, en bon état, et dont la production avait en plus été limitée en cette période de guerre, ce n’était pas chose facile. Après quelques années de recherche, mon espoir s’est un peu estompé, car les très rares fois où j’en voyais, elles avaient été malheureusement modifiées, et moi je la voulais totalement d’origine. Le temps passe, puis en juin 2019, au moment où je n’y croyais plus, je déniche celle-ci à Terre-Neuve. Elle était dans un état exceptionnel et tout à fait d’origine ! Je n’arrivais pas à y croire!
Ma voiture a été construite à l’usine Chevrolet, de Baltimore, au Maryland, au mois de mars 1948, puis a été vendue initialement en Pennsylvanie, où elle restera jusqu’au milieu des années 80, quand un type de Windsor, en Ontario, l’a importée au Canada. En 1994, un collectionneur de Terre-Neuve en a fait l’acquisition, et 25 ans plus tard, j’en devins l’heureux propriétaire.
Le plaisir que je retrouve à conduire un véhicule des années 40 est tout simplement sans pareil! Trois vitesses manuelles au volant, démarreur au pied, ne sont que quelques-unes des caractéristiques des voitures de cette époque. J’ai littéralement l’impression de faire un voyage dans le temps à chaque fois que je me mets au volant ! J’espérais faire le trajet Québec-Chambly pour le Gala d’Élégance du VAQ en 2020 au volant de ma Fleetline, mais évidemment, la Covid-19 a fait en sorte qu’aucune activité n’a eu lieu. J’ai bien l’intention de me reprendre en 2021 si la vie peut reprendre son cours normal après cette pénible pandémie. Au plaisir de vous y rencontrer !