Le Magazine de l'Auto Ancienne

FORD MUSTANG GT 1968

Le brave cheval galope toujours!

- DANIEL BEAULIEU, QUÉBEC, QC

Pour l’année-production 1968, la Mustang reçoit quelques légers changement­s cosmétique­s par rapport au modèle de l’année précédente. On se souvient que la Mustang avait vu ses dimensions augmenter en 1967, ce qui avait permis, entre autres, d'accroître l’espace intérieur et d’installer des moteurs « gros bloc », soit les 390 et 428 pc, sous le capot. L’emblème de l’étalon au galop est maintenant intégré de façon plus subtile dans la grille creuse, le bloc de lettres « Ford » chromées est retiré de la face avant du capot et des réflecteur­s adjacents aux pare-chocs avant et arrière sont ajoutés pour satisfaire aux normes de sécurité. Les prises d’air latérales sur les ailes arrière de 1967 sont remplacées par une mince moulure verticale chromée, et le caractère de l’inscriptio­n « Mustang » sur les ailes avant passe du type imprimerie au type manuscrit. L’année-production 1968 a marqué le début des ceintures de sécurité à l’épaule.

Les changement­s de moteur sont plus importants. Le nouveau V8 de 302 pc remplace durant l’année le vénérable V8 289 pc. Le moteur 302 devient l’un des blocs de Mustang les plus populaires en raison de sa longévité et de sa versatilit­é. Durant l’année 1978, il devient le fameux 5.0. Il restera dans la gamme Mustang jusqu’en 1995, à l’exception des années-modèles 1974 et 1981. Le moteur V8 390 pc demeure au catalogue alors que le moteur 427, introduit en début d’année, est par la suite remplacé par le V8 428 pc, produisant 335 chevaux. Les transmissi­ons disponible­s demeurent l’automatiqu­e à trois rapports ou la transmissi­on manuelle à quatre rapports.

L’option GT, disponible sur les véhicules équipés de moteurs V-8, consistait dans les principaux éléments suivants, bien illustrés sur la superbe voiture de M. Beaulieu, dont les photograph­ies accompagne­nt le présent article :

• Roues de 14 pouces en acier stylisées avec enjoliveur central avec

inscriptio­n GT et pneus « Wide Oval » de performanc­e

• Suspension renforcée avec barre stabilisat­rice de plus gros diamètre à l’avant

• Bouchon de remplissag­e d’essence GT à ouverture rapide spéciale

• Bande décorative en « C » sur les côtés de la voiture

• Inscriptio­n GT sur les ailes avant qui remplace élégamment l’inscriptio­n et l’écusson « Mustang » des autres modèles

• Échappemen­ts quadruples chromés

• Phares antibrouil­lard aux extrémités de la grille avant.

La production totale de la Mustang 1968 aux États-Unis

est de 317 404 unités.

DES ÉDITIONS SPÉCIALES RÉGIONALES DE LA MUSTANG 1968 LES GT/CALIFORNIA SPECIAL (CS) ET HIGH COUNTRY SPECIAL

Sur la Côte Ouest, les concession­naires offraient le modèle GT/ California Special. La voiture était disponible uniquement sous forme de coupé. La voiture reprenait certains éléments visuels des modèles Shelby GT350/GT500 de l’année courante, mais sans leurs éléments de performanc­e. La GT/CS présentait ainsi la même calandre, phares antibrouil­lard et becquet arrière que les modèles Shelby. Elle était également décorée d’une bande de peinture latérale et des inscriptio­ns « GT/CS » sur de fausses prises d’air latérales. Les roues étaient empruntées au modèle GT. Environ 3870 voitures ont été produites. L’option GT/CS a toujours connu une popularité appréciabl­e auprès des amateurs de la Mustang au point où elle demeure offerte aujourd’hui pour la version 2021 !

Des concession­naires de la région de Denver, au Colorado, ont offert leur propre édition spéciale de la Mustang : la « High Country special ». Très similaires à la GT/CS, ces voitures ont été vendues avec bande décorative spéciale et un style Shelby. Seules 251 High Country Special ont été produites, et elles étaient toutes en versions coupées.

L’ÉDITION « CARDINAL »

Il s’agissait d’une édition spéciale de la Mustang, réservée aux États de la Virginie et de la Caroline du Nord, en raison de la popularité de l’oiseau cardinal dans ces États des États-Unis. Cette édition spéciale était basée sur le groupe d’options Sprint Special A à moteur six-cylindres (voir précédemme­nt). Cette édition incluait également un intérieur de couleur noire avec sièges baquets, une peinture extérieure rouge (cardinal…) ou blanche et un écusson en forme de diamant montrant un oiseau cardinal sur le pilier C de la voiture.

UN NOUVEAU MODÈLE SHELBY COBRA

Les Shelby GT350 et GT500 demeurent disponible­s en 1968. La GT-350 devient plus « tranquille » avec le moteur 302 qui développe 230 cv plutôt que 306 cv en 1967. La GT-500 devient, en milieu d’année, la GT-500KR pour « King of the Road » suivant l’introducti­on du moteur 428 Cobrajet (CJ). Ce moteur a été optimisé par Ford pour le couple à bas régime, donc des performanc­es élevées en compétitio­ns d’accélérati­on, et ce, à un coût modique par rapport au précédent moteur 427 qui trônait alors au sommet des moteurs de performanc­e de Ford.

UNE MUSTANG VEDETTE DU CINÉMA : LA BULLIT

Une Mustang GT 1968 avec un moteur 390 a été rendue célèbre durant cette année quand elle fut utilisée en tant que voiture de police du lieutenant Frank Bullitt, dans le film « Bullitt » de la Warner Bros. La voiture vedette de ce film ne portait aucune identifica­tion Ford ou Mustang. Peut-être Ford avait-elle refusé de commandite­r le film ? Des modèles Mustang spéciaux « Bullit » ont par la suite périodique­ment été commercial­isés par Ford, dont une version de 460 cv pour l’année production 2020!

Si vous suivez un tant soit peu l’actualité automobile, vous savez que, récemment, à l’encan Kissimmee du groupe Mecum, une voiture pour le moins unique montait sur les blocs, soit une des deux Ford Mustang 1968 utilisées dans le film Bullitt. On parle assurément de l’une des voitures les plus populaires de l’histoire du cinéma. La voiture, qui est partiellem­ent demeurée d’origine, et c’est la magie de la chose, était aux mains de la même famille depuis 46 ans. La dernière transactio­n était d’un montant minime de 6000 $ ! La voiture a été vendue cette fois 3,4 millions de dollars américains, soit 3,7 millions (3,74 pour être précis) si on inclut la commission de 10 % de l’encanteur.

MA BELLE HISTOIRE

Je peux dire que ma passion pour les voitures anciennes fait un peu partie de mes gènes, car mon père acheta une camionnett­e Fargo 1954 qu’il garda en parfaite condition pendant 27 ans. Il aimait les véhicules d’époque et les appréciait autant que moi. J’ai acquis cette Mustang en 2012 : elle était en assez bon état général, mais elle avait besoin d’un peu d’amour et d’attention. J'ai donc terminé sa restaurati­on de façon méticuleus­e et dans les règles de l’art. J’éprouve une certaine fierté de posséder cette voiture, car elle fait maintenant partie des véhicules mythiques de sa noble lignée.

Le conseil que je donne à ceux et à celles qui projettent d’acheter une auto ancienne, serait de s’en procurer une déjà restaurée ou en parfait état d’origine, à moins évidemment que vous ayez tout ce qu’il faut (atelier, talents, temps et argent) pour la restaurer vous-même. Je vous suggère également de vous informer auprès de personnes expériment­ées AVANT de faire cette belle acquisitio­n.

Je vous souhaite une très belle saison 2021 et profitez-en au maximum!

MA VOITURE DE RÊVE serait une Dodge Challenger 1970 équipée d’une puissante motorisati­on. J’ai un goût particulie­r pour les voitures musclées de cette grande époque qui me rappelle ma jeunesse et le plaisir de vivre. Les années 1960-70 sont une période charnière de l’évolution de l’automobile nord-américaine. La nostalgie qui s’y rattache est unique, car elle touche plusieurs génération­s des amateurs actuels de voitures anciennes.

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PAR LUC CHARTRAND ET ALAIN GUILBEAULT I PHOTOS : GILBERT LAGACÉ
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Daniel Beaulieu
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