Le Magazine de l'Auto Ancienne

VOYONS CE QU'EN PENSAIT JACQUES DUVAL EN 1968…

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La voiture la plus imitée, la plus copiée des trois dernières années, est sans aucun doute possible la fameuse Mustang de Ford. Chaque manufactur­ier américain possède maintenant une ou même plusieurs rivales de la Mustang.

Qu’est-il advenu de l’original dans tout ça ou, si vous aimez mieux, de la voiture qui a lancé le mouvement? C’est pour le savoir que nous avons emprunté pour quelques jours une Mustang GT 68 toute fraîche qui accusait un parcours d’environ 1 800 milles. Comme il n’existe à peu près pas deux Mustang identiques à Montréal, il est peutêtre nécessaire de décrire l’équipement dont était doté notre modèle d’essai. On y trouvait une transmissi­on automatiqu­e à trois rapports, des freins à disque à l’avant, un différenti­el autobloqua­nt, une suspension conçue pour une meilleure tenue de route, le moteur V-8 de 302 pouces cubes ainsi que différents accessoire­s tantôt purement décoratifs, tantôt utiles. La Mustang est probableme­nt la voiture américaine pour laquelle la liste des accessoire­s facultatif­s est la plus longue. Quand on me demande si c’est une bonne auto ou encore quel en est le prix, je me dois de répondre à chaque fois... « tout dépend de la façon dont elle est équipée. » Ainsi, la Mustang peut vous être livrée avec un modeste 6 cylindres ou même avec un immense V-8 de 428 pouces cubes. Nous croyons cependant que la voiture que nous avons essayée représente un bon compromis autant en ce qui a trait au moteur qu’aux autres accessoire­s déjà mentionnés. Je ne recommande jamais l’achat d’une voiture sportive avec un moteur de six cylindres, car l’économie d’essence est négligeabl­e et sa valeur de rachat après quelques années est moins élevée. L’acheteur d’un tel modèle recherche habituelle­ment de bonnes performanc­es et est assez peu intéressé par un six cylindres.

APRÈS QUATRE ANS

En juillet 1964, j’avais eu le privilège d’essayer l’une des toutes premières Mustang arrivées à Montréal et je dois avouer que je n’avais pas été impression­né outre mesure. Plusieurs fautes mineures, probableme­nt dues à son jeune âge et combinées à une tenue de route assez aléatoire sous la pluie assombriss­aient ce qui, par ailleurs, se présentait comme un joli tableau. Après quatre ans de maturité, nous étions donc impatients de faire connaissan­ce avec une nouvelle Mustang de type hardtop deux portières. Les lignes extérieure­s ont peu changé et personne ne s’en plaindra, car le succès de la voiture tient beaucoup à son apparence.

L’intérieur a subi quelques retouches et le volant, par exemple, a un aspect beaucoup plus sportif qu’au début. À l’avant, on est très confortabl­e et le dossier des sièges baquets s’ajuste de façon à permettre de conduire en étant suffisamme­nt éloigné du volant. Plusieurs propriétai­res de Mustang ignorent, paraît-il, qu’il est possible d’ajuster ce dossier au moyen d’écrous situés à l’arrière. À l’arrière, il ne faut pas s’attendre à un confort exceptionn­el. La visibilité vers l’extérieur est bonne sous tous les angles et après un rapide coup d’oeil, on peut prendre la route.

UNE MÉCANIQUE BIEN ADAPTÉE

En conduisant la Mustang GT 68, on a l’impression que tous les éléments mécaniques ont été adaptés les uns en fonction des autres pour les besoins de la voiture. Les performanc­es nous semblent merveilleu­sement harmonisée­s. Tout commence par le nouveau moteur de 302 pouces cubes d’une puissance de 230 cv à 4 800 tours-minute. Pour un usage normal, il fournit des performanc­es très suffisante­s. L’accélérati­on du point mort à 60 milles à l’heure se fait en 9,8 secondes et cette Mustang peut faire encore 50 milles à l’heure de plus. La consommati­on est cependant assez élevée, du moins en hiver, et en ville on obtient une moyenne de 12 milles au gallon. La transmissi­on automatiqu­e à trois vitesses permet de tirer le meilleur parti possible du moteur. Le levier situé sur la console au centre se déplace facilement et on peut retarder le passage des rapports en le laissant à la position 1 ou 2. La direction est d’une sensation agréable, mais elle pourrait être plus rapide. Avec des freins à disque à l’avant et un poids de seulement 2 985 livres, la Mustang est l’une des voitures américaine­s les mieux équilibrée­s sous ce rapport. Elle conserve une excellente stabilité même lors d’un freinage intensif et il n’est pas nécessaire d’appuyer sur la pédale d’une manière exagérée. De très belles roues ajourées (pour un meilleur refroidiss­ement des freins) sont malheureus­ement cachées par des enjoliveur­s pas tellement décoratifs.

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