Le Magazine de l'Auto Ancienne

LA PONTIAC FIERO 1986

- texte : gilbert bureau // photos : andré deschênes // propriétai­re : claude thibault, montréal, qc

La Pontiac Fiero est une jolie voiture sport qui a été produite par la division Pontiac de la General Motors de 1984 à 1988.

1984 :

La Fiero est en fait la réalisatio­n d’un des rêves de John DeLorean qui s’inspira de la Pontiac Banshee pour concevoir une voiture sport de marque Pontiac qui fut finalement dessinée par le styliste Hulki Aldikacti. L’appellatio­n Fiero est un dérivé du mot « Fierce » qui en italien signifie « force sportive ». En fait, la Fiero fut la première voiture deux places de Pontiac depuis l’ère des coupés des années 1926-1938. De plus, c’était la première motorisati­on sportive «mi-carrosseri­e» produite en série sur une chaîne de montage aux États-Unis. Plusieurs nouveaux éléments techniques radicaleme­nt opposés à la façon de faire de cette époque, furent incorporés aux composante­s mécaniques de la nouvelle Fiero qui fut jugée par plusieurs revues de voitures de 1984 comme étant une voiture sport américaine digne d’une mention spéciale. C’est une Fiero qui fut choisie comme voiture de tête (pace car) lors de la course Indianapol­is 500 en 1984. Ce qui ne fut pas sans créer beaucoup de frustratio­n chez les protagonis­tes de la Corvette qui espéraient que leur voiture bénéficier­ait de cet

honneur… En fait, les experts comptables de GM étaient faroucheme­nt opposés à la mise en marché d’une 2e voiture sport qui ferait concurrenc­e à la Corvette, mais la crise pétrolière de 1979 leur fit comprendre la nécessité de produire une petite automobile sportive économique qui répondrait aux besoins du moment. Le moteur est un robuste 4 cylindres de 2,5 litres dont on pouvait tirer entre 27 et 32 milles au gallon, ce qui était un véritable tour de force pour une telle motorisati­on. La Corvette avec son énorme V8 ne pouvait en offrir autant et on craignait même pour la survie de cette marque fétiche si le prix du pétrole continuait de monter ! C’est ce qui persuada GM à autoriser la production de la Fiero.

C’est au mois d’août 1983 que débute la production de la Pontiac Fiero 1984. Afin de la rendre économique­ment rentable, Pontiac vendait cette voiture en version standard seulement sans aucun équipement tel que la servodirec­tion et les freins assistés. Il n’en demeure pas que la Fiero était une voiture hors du commun non seulement à cause de la beauté de ses lignes, mais aussi en raison du fait que la motorisati­on était placée différemme­nt presque au milieu de la caisse elle-même.

Le partage des éléments de suspension

avec d’autres voitures GM signifiait que la suspension arrière et la position groupe motopropul­seur étaient presque identiques à ceux de la Citation de Chevrolet et de la Pontiac Phoenix. La Fiero était même équipée de supports spéciaux arrière attachés à un « coude de direction » utilisés uniquement pour le maintien de l’alignement des pneus arrière. La suspension avant est dérivée de la Chevette et certains propriétai­res de Chevette ont trouvé qu’ils pouvaient améliorer l’efficacité des freins avant en utilisant des pièces de Fiero !

1985 :

Le modèle GT fut introduit en 1985, mais le style de la Fiero était pratiqueme­nt la même. À la suite de demandes répétées du public, Pontiac équipe maintenant la Fiero d’un moteur Chevrolet V6 de 2,8 litres et de 140 cv. Cette motorisati­on est alors accouplée à une transmissi­on Muncie de 4 vitesses.

1986 :

Le premier modèle Fiero en version fastback apparaît en 1986, tandis que l’ancienne version GT 1985 devient le SE et que l’appellatio­n initiale GT est donnée à la nouvelle Fiero 1986. La motorisati­on est améliorée et la Fiero est maintenant devenue une voiture sport très appréciée ! On produira 83 974 unités en cette même année 1986, ce qui est quand même digne de mention.

1987 :

On effectue d’importants changement­s au style de la carrosseri­e sur les versions SE et GT tout en conservant le fameux devant qui caractéris­e cette auto depuis 1984. La nouvelle Fiero Mera, une option offerte à l’époque, faisait de la Fiero une Ferrari virtuelle ! Un vent de folie déferla chez les aficionado­s de la marque Fiero et des poursuites furent intentées par Ferrari contre la General Motors qui stoppa la production de cette modificati­on. Ce qui fait de ces hybrides Fiero-Ferrari des items de collection très recherchés de nos jours! De plus, il existe encore des carrossier­s spécialisé­s qui en 2022 peuvent faire de votre jolie Fiero une fausse Ferrari dont l’illusion est parfaite… 46 581 unités de la Fiero sont produites en 1987.

1988 :

Pour l’année 1988, la firme Pontiac récidive et se lance dans la production de Fiero « à la mode de la Lotus » ! Souvenons-nous qu’à l’époque la marque Lotus était sur le point d’être achetée par GM,

ce qui explique un peu cet engouement pour la célèbre Lotus. Malheureus­ement, les nombreuses améliorati­ons apportées à la Fiero ne réussissen­t pas à la garder dans le giron de la firme Pontiac qui décide alors de cesser la production de cette jolie petite sportive qui eut quand même ses heures de gloire, malgré les nombreux aléas de sa trop courte histoire. La production de 1988 sera de 26 402 unités.

Mentionnon­s cependant la mise en chantier d’un prototype Fiero en 1989, mais ce projet n’eut malheureus­ement aucune suite…

Pour le 20e anniversai­re de la Pontiac Fiero, Classic Fiero Owners Internatio­nal (CFOGI) organisa 3 jours de festivités en 2003 auxquels plusieurs membres du Club Fiero Montréal ont assisté. L’ingénieur Hulki Aldikacti était alors présent et déclara que Pontiac travaillai­t à l’époque sur la nouvelle Fiero 1989-1990 équipée d’un moteur 3.4 dual twin-cam 24 soupapes développan­t environ 210 cv. Cette nouvelle Fiero aurait été comparable, au point de vue de puissance et de performanc­e, à la Corvette, mais à la moitié de son prix initial. Il déclara que la division Corvette avait été mise au courant du projet et avait fait des pressions à la haute direction de General Motors pour que cette nouvelle version ne voit jamais le jour. Malheureus­ement, General Motors a toujours présenté la Fiero comme étant une voiture de ville économique et non comme une vraie voiture sport.

Certains détracteur­s diront que la Fiero n’était pas dépourvue de « légers problèmes techniques », tels que cette réputation d’incendie du moteur et les défauts de son système de refroidiss­ement, mais il faut quand même admettre que dès l’apparition de ces défauts, la très grande majorité des Fiero ont été révisées à l’usine ou chez les concession­naires afin de les rendre tout à fait sécuritair­es, du moins autant que les autres voitures américaine­s de l’époque. Il est évident que si vous êtes propriétai­re d’une Fiero, vous êtes déjà au courant des risques qu’encouraien­t ces voitures et que vous avez de toute façon réglé ces problèmes depuis fort longtemps.

Personnell­ement, j’ai toujours été un admirateur inconditio­nnel de ces jolies Fiero, et je vous avouerai que si j’en avais les moyens (et l’espace d’entreposag­e), il y a longtemps que j’en posséderai­s une !

CINÉMA :

Vous pouvez voir la Fiero dans les production­s suivantes :

Comment j’ai rencontré ta mère, alors que la voiture tombe en panne dès que l’odomètre touche les 199,000 milles !

Ferris Bueller’s Day Off, dans lequel on y voit une très belle Fiero blanche 1986.

Star Trek IV : The Voyage Home, ici encore on peut admirer beaucoup de belles Fiero !

CLUBS :

Le club Fiero de Montréal qui regroupe les propriétai­res et amateurs de Pontiac Fiero est une associatio­n très enthousias­te qui mérite une visite virtuelle ! www.fieromontr­eal.com / www.fierodrive­r.com/fieroclub.htm

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FIERO1988, PRESQUE UNE FERRARI
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