Le Magazine de l'Auto Ancienne

Le point de vue de JEAN-YVES GAUTHIER

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Dans sa chronique, mon collègue Miguel Roy, dont les connaissan­ces en mécanique automobile surpassent très largement les miennes, a très bien décrit la motorisati­on qui anime la Taurus SHO, ce qui en fait une berline dynamique exclusive. C’est en lisant son billet que j’ai appris l’existence de la voiture concept GN34, un coupé à moteur central avec des caractéris­tiques et des performanc­es dignes des voitures exotiques comme la Ferrari Testarossa et la Lamborghin­i Countach, mais qui aurait été vendue au prix d’une Chevrolet Corvette ou encore d’une Porsche 944, soit environ 30 000 $ (80 000 $ aujourd’hui).

Même si Ford a conservé l’essentiel de la mécanique Yamaha projetée pour cette super voiture qui a failli voir le jour pour l’insérer sous le capot de la Taurus, disons simplement que nous sommes vraiment ailleurs. Néanmoins, la SHO, une version «vitaminée» de l’humble Ford Taurus, venait s’insérer dans une catégorie de marché relativeme­nt restreint en matière de voitures comparable­s de production nord-américaine. Certains feront un parallèle avec la Chevrolet Impala 1994-1996 dont nous avons parlé dans une chronique récente, bien que sur papier cette dernière est considérée comme une voiture pleine grandeur, alors que la Taurus est une berline de grandeur moyenne. Accompliss­ement non négligeabl­e, la Ford Taurus de 2e génération a décroché le titre de « Voiture la plus vendue aux ÉtatsUnis » avec 410 000 exemplaire­s produits.

La SHO était tout sauf une voiture « beige » au premier regard, car elle comportait plusieurs éléments uniques pour se distinguer de la Taurus régulière. Qu’il s’agisse de son carénage exclusif, ses phares antibrouil­lards intégrés au pare-chocs avant, ses jantes en alliage à six branches et ses pneus toutes saisons haute-performanc­e 215/60R-16, la SHO se démarquait de la Taurus de «mononcle Aristide». Sans revêtir la robe d’un coupé sport, la SHO a toutes les qualités d’un sleeper (c.-à-d. une voiture ordinaire avec du muscle sous le capot) puisqu’elle était capable de réaliser le 0-100 km/h sous la barre des 7 secondes.

Au total, ce sont un peu plus de 52 000 Taurus SHO qui auront été fabriquées au cours des quatre années constituan­t la 2e génération de ce modèle. Pour ceux et celles qui sont à la recherche d’un exemplaire ayant un cachet particulie­r, sachez que la couleur Royal Blue est la plus rare en 1992, Silver Frost en 1993 et Moonlight Blue en 1994 et 1995. On ne voit pas souvent de Ford Taurus SHO lors de cafés-rencontres ou d’exposition­s formelles, mais cette voiture mérite pleinement son statut de nouvelle ancienne !

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