SCOOTER NSU LE

L’ALLEMANDE QUI DONNA DES LEÇONS À LAMBRETTA!

NSU était un des plus grands manufacturiers de motos jusqu’au début des années 50. La compagnie allemande fut fondée en 1873 et produisait au départ des bicyclettes pour ensuite devenir le plus grand manufacturier de motos au monde. La compagnie était située dans la ville de Neckarsulm. N’ayant produit essentiellement que des motos durant la 2e Guerre mondiale pour le compte de l’armée allemande, la compagnie était encore bien positionnée pour produire des motos à la fin de la guerre. Le scooter devenant très populaire à la suite de l’avènement de la Vespa, NSU décida de se tourner vers Lambretta pour acheter les droits de production du Lambretta LC 1953. En 1955, les ingénieurs allemands de NSU n’étaient pas très satisfaits des performances des Lambretta italiennes, donc en 1956, ils ne renouvellent pas leur contrat avec Lambretta et revoient entièrement le design du scooter pour en faire un produit nettement supérieur.

Les nouveaux scooters prennent alors le nom de NSU Prima. Bien qu’ils conservent le style et la forme des Lambretta LD de la même époque, NSU installe un démarreur électrique 12V de type Dynastarter, une belle horloge, des touches de chrome plus élégantes et deux sièges plus confortables. L’objectif est alors de battre Lambretta partout où la marque est vendue. Au Québec, la Prima se vend très bien! Elle devient même le troisième scooter le plus vendu au Québec. Des concessionnaires s’installent un peu partout. À Québec, les NSU sont vendus par le concessionnaire Nap Côté, alors qu’à Montréal, Bentley Cycles and Sports représente la marque. Fait cocasse, Bentley fut également le distributeur de Lambretta, le compétiteur direct de NSU. Parallèlement à sa gamme de scooters, NSU produit une grande variété de motos. Ici, on connaît bien le petit Quickly 50cc, un vélomoteur qui fut produit à plus d’un million d’exemplaires et qui donnait la réplique aux fameuses mobylettes françaises. À partir de 1958, NSU revoit entièrement ses scooters Prima. Cette fois, les nouveaux Prima III et V ne ressemblent plus du tout à la Lambretta. Le scooter est d’une élégance rare, profilé et raffiné par ses accessoires et ses touches de chrome. Il est performant et son moteur est très doux sur la route. NSU aime utiliser des caoutchoucs blancs. Ainsi, la forme du scooter et ses touches blanches rappellent le style des aspirateurs Electrolux. Le Prima III reçoit un moteur 2 temps de 150cc, alors que le Prima V reçoit un 175cc encore plus puissant. Les deux modèles ont un circuit 12V à démarreur et reçoivent toujours cette belle horloge au tableau de bord. Ce modèle se vendra tout aussi bien au Québec.

À partir de 1961, NSU délaisse rapidement la production de deux-roues pour se concentrer à la production de voitures. Ici, la fameuse petite NSU Prinz se vendra assez bien, malgré nos rudes hivers. Vers la fin des années 60, NSU lance une auto tout particulièrement révolutionnaire : la Ro80, avec moteur rotatif Wankel. Le design de l’auto est précurseur de ce qui se fera dans les années 80. En 1969, la marque est absorbée par Volkswagen, qui stoppe complètement la production des motos, puis en 1977, la marque disparaît complètement. L’usine est reprise pour produire, encore aujourd’hui les Audi. La puissante Audi R8 actuelle partage les gènes lointains d’un petit scooter allemand !