Le Magazine de l'Auto Ancienne
METS DU GAZ !
L’essence, liquide indispensable à nos pique-niques d’aujourd’hui lors de nos balades en voitures anciennes, et bien sûr pas simplement pour nos pique-niques.
Depuis le début de l’automobile, l’essence se doit d’être au carburateur pour y être distribuée ensuite au moteur. On en a déjà parlé dans cette chronique, il y a les pompes à membranes que nous connaissons tous. Mais, aujourd’hui, nous parlons des autres types de pompes. Avant ces pompes à membranes, il y a eu des essais sur le déplacement de l’essence du réservoir au carburateur.
Le premier essai le plus logique fut la gravité. Le réservoir était plus haut que le moteur, généralement placé au-dessus de celui-ci, juste au bas du pare-brise. On repassera pour la sécurité, mais ça marchait bien.
Cadillac et d’autres fabricants ont essayé (et c’est le plus intéressant à mon avis) de pousser sur l’essence pour la faire avancer. J’explique : le réservoir est derrière, et avec son bouchon non ventilé, tout le circuit est étanche, la pression atmosphérique n’y a pas accès. Pour la mise en route, le pilote doit actionner une pompe à main, dans le tableau de bord généralement. Il va, par cette action, mettre une pression d’air sur la surface de l’essence dans le réservoir, et de façon très logique, l’essence va avancer vers le carburateur. Bon, je vous entends demander d’ici : « il fallait toujours pomper à la main ? » Eh bien non, vous aurez deviné. Un petit compresseur à piston activé par le moteur prenait le relais. Ça aussi ça fonctionnait bien, à condition que tout soit bien étanche.
D’autres ont utilisé le vide créé par le moteur comme source d’énergie. Le vide forçait le liquide à avancer vers un récipient placé sous le capot. Ce récipient a une capacité de réserve et possède une flotte à l’intérieur. Une fois que le récipient est plein d’essence (environ un litre), la flotte bloque le passage du vide et le liquide n’est plus aspiré. Lorsque le moteur tourne, il y a évidemment de la consommation d’essence qui, elle, fait baisser le liquide dans le récipient par gravité, la flotte baisse et le vide en aspire d’autre. Simple comme : « Bonjour Alexa, fait jouer ma liste d’écoute de Murielle Millard. » Ce système, comme le précédent décrit, doit pouvoir compter sur l’étanchéité de toutes les composantes qui le composent. Sinon, c’était la panne. Vous ne pouviez pas, à l’époque, prendre votre cellulaire et appeler CAA. Il fallait plutôt attendre qu’une voiture passe, ou bien vous marchiez…
Avec le temps, la pompe à membrane, telle que nous la connaissons, a pris le dessus pour plusieurs raisons : simplicité, fiabilité et son faible coût. Ces pompes ont duré une bonne cinquantaine d’années, avant d’être remplacées à la venue de l’injectionqui utilisera maintenant des pompes électriques. Ça veut donc dire que les pompes mécaniques à membranes sont un excellent produit, même de nos jours sur nos anciennes.
Nous avons eu le plaisir de recevoir tous ces types d’alimentation d’essence à l’atelier. Nous avons été impressionnés par l’ingéniosité de ces inventeurs qui, à l’époque, n’avaient que leurs connaissances et leur fierté pour faire fonctionner quelque chose, sans qu’un ordinateur le fasse à leur place. Chapeau à ces personnes d’exception !