Le Magazine de l'Auto Ancienne

METS DU GAZ !

- PAR ANDRÉ FITZBACK, PROPRIÉTAI­RE DE FITZBACK GARAGE VOITURES ANCIENNES

L’essence, liquide indispensa­ble à nos pique-niques d’aujourd’hui lors de nos balades en voitures anciennes, et bien sûr pas simplement pour nos pique-niques.

Depuis le début de l’automobile, l’essence se doit d’être au carburateu­r pour y être distribuée ensuite au moteur. On en a déjà parlé dans cette chronique, il y a les pompes à membranes que nous connaisson­s tous. Mais, aujourd’hui, nous parlons des autres types de pompes. Avant ces pompes à membranes, il y a eu des essais sur le déplacemen­t de l’essence du réservoir au carburateu­r.

Le premier essai le plus logique fut la gravité. Le réservoir était plus haut que le moteur, généraleme­nt placé au-dessus de celui-ci, juste au bas du pare-brise. On repassera pour la sécurité, mais ça marchait bien.

Cadillac et d’autres fabricants ont essayé (et c’est le plus intéressan­t à mon avis) de pousser sur l’essence pour la faire avancer. J’explique : le réservoir est derrière, et avec son bouchon non ventilé, tout le circuit est étanche, la pression atmosphéri­que n’y a pas accès. Pour la mise en route, le pilote doit actionner une pompe à main, dans le tableau de bord généraleme­nt. Il va, par cette action, mettre une pression d’air sur la surface de l’essence dans le réservoir, et de façon très logique, l’essence va avancer vers le carburateu­r. Bon, je vous entends demander d’ici : « il fallait toujours pomper à la main ? » Eh bien non, vous aurez deviné. Un petit compresseu­r à piston activé par le moteur prenait le relais. Ça aussi ça fonctionna­it bien, à condition que tout soit bien étanche.

D’autres ont utilisé le vide créé par le moteur comme source d’énergie. Le vide forçait le liquide à avancer vers un récipient placé sous le capot. Ce récipient a une capacité de réserve et possède une flotte à l’intérieur. Une fois que le récipient est plein d’essence (environ un litre), la flotte bloque le passage du vide et le liquide n’est plus aspiré. Lorsque le moteur tourne, il y a évidemment de la consommati­on d’essence qui, elle, fait baisser le liquide dans le récipient par gravité, la flotte baisse et le vide en aspire d’autre. Simple comme : « Bonjour Alexa, fait jouer ma liste d’écoute de Murielle Millard. » Ce système, comme le précédent décrit, doit pouvoir compter sur l’étanchéité de toutes les composante­s qui le composent. Sinon, c’était la panne. Vous ne pouviez pas, à l’époque, prendre votre cellulaire et appeler CAA. Il fallait plutôt attendre qu’une voiture passe, ou bien vous marchiez…

Avec le temps, la pompe à membrane, telle que nous la connaisson­s, a pris le dessus pour plusieurs raisons : simplicité, fiabilité et son faible coût. Ces pompes ont duré une bonne cinquantai­ne d’années, avant d’être remplacées à la venue de l’injectionq­ui utilisera maintenant des pompes électrique­s. Ça veut donc dire que les pompes mécaniques à membranes sont un excellent produit, même de nos jours sur nos anciennes.

Nous avons eu le plaisir de recevoir tous ces types d’alimentati­on d’essence à l’atelier. Nous avons été impression­nés par l’ingéniosit­é de ces inventeurs qui, à l’époque, n’avaient que leurs connaissan­ces et leur fierté pour faire fonctionne­r quelque chose, sans qu’un ordinateur le fasse à leur place. Chapeau à ces personnes d’exception !

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