Le Magazine de l'Auto Ancienne
QUALITÉ OU QUANTITÉ ?
Le fait de privilégier l’authenticité historique et la qualité de restauration de voitures anciennes lors de certaines activités apporte une bouffée de fraîcheur à ceux et celles qui apprécient encore ce genre de rassemblements.
Ça nous change évidemment des expositions où on peut admirer « tout ce qui roule sur deux ou quatre roues ». En fait, je ne serais guère surpris d’y voir bientôt apparaître de vétustes tondeuses à gazon ou des planches à roulettes modifiées ! Décidément, tous les goûts sont dans la nature et ce joyeux monde de « chars anciens » ne cessera jamais de nous étonner, malheureusement, souvent beaucoup plus pour le pire que pour le meilleur.
Ce qui m’amène à vous parler ici de concours d’élégance dont la réalité est galvaudée.
Les premiers concours d’élégance sont apparus en France au début des années vingt. On y présentait alors de magnifiques voitures et leurs équipages composés habituellement d’une jolie dame fort bien vêtue accompagnée de son chauffeur et de son chien de race. Noblesse oblige ! C’est sous le thème de l’élégance que ces évènements ont repris du collier vers les années soixante-dix au Palais de Chantilly près de Paris ainsi qu’en Autriche et en Italie. En Amérique, l’incontournable Pebble Beach de Californie est l’exemple parfait d’un véritable Concours d’Élégance avec tout ce que cela implique en matière de classe et de prestige.
Au Québec, les Concours d’Élégance de Chambly et de Trois-Rivières, reconnus pour la qualité des véhicules exhibés, sont les figures de proue de tout ce qui se fait de beau et de bon dans ce domaine. Mais on aura beau dire, nous sommes encore loin d’une voluptueuse Yvonne Printemps nous présentant sa très classique Delage cabriolet en compagnie d’un chauffeur et d’un lévrier dans les mêmes tons de blanc que la dame et l’auto… Une couleur sans doute très à la mode en ce mois de juin 1935, surtout à Versailles !
Comme je l’ai souvent mentionné, la nouvelle génération des amateurs de voitures anciennes ne manifeste pratiquement plus aucun intérêt pour ce genre d’évènements, surtout en ce qui concerne les vêtements et accessoires d’époque. Il y a sans doute quelques rares exceptions et je les en félicite, mais il n’en demeure pas moins que cette belle époque est maintenant révolue. La nostalgie n’est vraiment plus ce qu’elle était, mais nous au VAQ, persistons à entretenir la flamme de ce qu’elle fut, ne serait-ce que pour le plaisir de la chose et pour prouver également aux jeunes générations que l’élégance n’a pas été inventée par Madonna ou Britney Spears.