Le Magazine de l'Auto Ancienne

PICK-UP F-150… VOICI L’HISTOIRE DU DES ITALIENS !

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Après la Deuxième Guerre mondiale, l’Europe est dévastée. Rapidement, les constructe­urs cherchent des moyens de mobilité permettant à la population de retourner travailler de manière économique. Cet esprit ne touche pas que les scooters, un fort besoin de petits camions de livraison est nécessaire pour remettre en opération les petits commerces qui pourtant n’ont pas les moyens de se payer de gros véhicules de livraison. Dès lors, des compagnies de scooters auront le flair de convertir leurs scooters en petits fourgons ou pick-up de livraison. Ça devient aussitôt le véhicule idéal pour l’ensemble des entreprene­urs européens qui doivent souvent se rendre dans de petites rues si étroites qu’une voiture n’y passe pas. Vespa et Lambretta, les deux rois du scooter vont offrir des versions commercial­es de leurs fameux scooters.

Chez Piaggio, on travaille dès 1946 sur une version commercial­e de la Vespa. Le véhicule est offert dès 1947. Alors que Vespa se traduit par Guêpe en Italien, Piaggio choisi le mot « Ape » pour nom- mer son nouveau scooter commercial. Ape se traduit par Abeille, ce qui représente bien le produit.

Au tout début, Piaggio opte pour une configurat­ion qui reprend tout le devant de la Vespa, mais coupé au plancher et connecté à un grand châssis où le moteur est au centre entre les deux roues arrière. Le moteur est repris du scooter, mais comporte des pièces plus costaudes pour un usage intensif. L’espace arrière permet d’installer une benne comme sur les pick-up, un fourgon fermé, ou encore un large siège formé à la manière d’une calèche. Cette version est en bois et permet de faire le taxi à travers les petites rues de l’Europe. Le grand succès de ces petits véhicules permet à Piaggio de développer une gamme encore plus sérieuse. Ainsi, si l’idée reste la même, l'Ape reçoit à partir de 1956 une cabine en forme de bulle qui protège son conducteur. Le moteur passe à 175 cc et à ce moment, tous les Ape qui seront produites jusqu’à présent auront essentiell­ement le même type de cabine. À l’intérieur, on y retrouve un guidon de moto et un large siège. Ce véhicule reste un scooter dans sa conduite et ses commandes.

Aujourd’hui, Piaggio produit toujours ce véhicule qui reste imbattable pour les Italiens qui doivent amener leurs matériaux de constructi­on au fond d’une ruelle médiévale ou seuls quelques vélos peuvent passer. Ce type de scooter à trois roues reste encore aujourd’hui le véhicule idéal pour les pays en développem­ent. C’est entre autres le cas de l’Inde où on retrouve ces fameux taxis Rickshaw, ou «TukTuk», qui par millions fourmillen­t à travers les rues de Mumbai.

Au Canada, nous avons reçu quelques exemplaire­s de ces Ape dans les années 60, la Police d’Ottawa entre autres en utilisait. Puis, en 1982, un importateu­r torontois a importé 80 exemplaire­s. Ils furent renommés ici Vespacar puisqu’en anglais, Ape se traduit par singe, ce qui n’est pas très flatteur pour ce petit véhicule mignon.

Chez Lambretta, la compagnie offrira elle aussi un trois roues du même type, le Lambro. Suivant l’évolution de son concurrent, le Lambro passe du scooter tronqué à la petite cabine en forme de bulle à peu près en même temps que Piaggio. Fait intéressan­t, au milieu des années 60, la ville de Montréal achète une douzaine de Lambro pour entretenir les parcs. Ils seront équipés d’un grand réservoir d’eau à la place de la benne, pour arroser les plantes. Chez les Américains, la compagnie Cushman produira également sa version, leTruckste­r. On peut encore en voir circuler à New York où le petit véhicule est utilisé par les agents de stationnem­ent. Ils n’ont pas la taille des F-150 certes, mais ces petits camions ont toujours leur place dans le coeur des Italiens aujourd’hui !

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