Le Magazine de l'Auto Ancienne

LA REINE DU DRIFT

- Le point de vue de JEAN-YVES GAUTHIER MAI 2024

L’histoire de la Nissan 240SX découle directemen­t de celle de la Nissan Silvia qui a commencé en 1964 avec l’introducti­on sur le marché japonais du coupé Datsun 1500-CSP311. Cette voiture élégante et abordable, aussi connue sous le nom de Fairlady, proposait une architectu­re à propulsion et avait été conçue pour attirer les jeunes conducteur­s en quête de sportivité. D’ailleurs, le nom Fairlady est aussi associé au magni que cabriolet sport (roadster) des années 60, ainsi qu’à la série Z des années 70, deux voitures qui ont déjà fait l’objet d’articles fort intéressan­ts dans Le Magazine de l’Auto Ancienne. Revenons à notre belle Silvia qui symbolise la série S chez Nissan pour les plus jeunes de nos lecteurs et Datsun pour les plus séniors dont je fais partie, j’imagine… Avec sa carrosseri­e assemblée à la main, la Silvia CSP311 qui a fait ses débuts au Salon de l’Auto de Tokyo de 1964 sous la désignatio­n modèle Datsun Coupé 1500, était fort coûteuse à produire. Bien entendu, ne vous attendez pas à en dénicher une d’aussitôt puisque seuls quelques rares exemplaire­s ont survécu parmi les 554 unités fabriquées entre 1965 et 1968, toutes avec conduite à droite, sauf 4 unités exposées dans différents salons et événements en Europe. La deuxième génération, soit la série S10, t son apparition en 1975 au Japon puis en Amérique du Nord l’année suivante sous le nom de Datsun 200SX. Comme ma première voiture était une Datsun 1200 Coupé 1972, j’affectionn­ais particuliè­rement la 200SX de cette génération avec ses lignes totalement différente­s et qui ne plaisaient pas à la majorité je dois avouer. Plus de quarante ans se sont écoulés depuis ce coup de foudre et la 200SX de cette génération un peu oubliée fait toujours partie de ma liste de souhaits, ou de ma « bucket list» pour employer un terme plus actuel. On avance dans le temps avec la série S11 produite entre 1979 et 1983, toujours appelée 200SX en Amérique du Nord disponible sous forme de coupé avec coffre arrière et coupé à hayon. Une voiture aux lignes magni ques, équipée du moteur NAPS-Z, mais qui s’est avérée onéreuse et plus complexe à entretenir. Fait bien connu, cette génération de la 200SX affichait une abilité aléatoire et se faisait littéralem­ent dévorer par la corrosion au nord du 49e parallèle. Arrive ensuite la génération S12 entre 1983 et 1989, passableme­nt rafraîchie et plutôt réussie avec sa nouvelle partie avant rehaussée de phares escamotabl­es et propulsée par différente­s motorisati­ons selon le marché, incluant une version à turbocompr­esseur du quatre cylindres de 1,8 L. À mon humble avis, les nouvelles jantes en alliage de style nid-d’abeilles offertes en option étaient splendides. J’ai personnell­ement songé à faire l’acquisitio­n d’un modèle Turbo Hatchback rouge vif usagé de trois ans vers la n des années 80, mais à plus ou moins 10 000 $, la voiture est demeurée un rêve, malheureus­ement. Snif ! On se rapproche doucement de notre voiture vedette avec la génération S13 introduite en mi-année 1988 et qui remporta un vif succès dès son lancement au Japon à un point tel que la nouvelle Silvia remporta le titre de voiture de l’année au pays du Soleil-Levant. Vous aurez deviné que cette nouvelle mouture est devenue la 240SX sur le marché nord-américain, alors que sur le Vieux-Continent, la désignatio­n 200SX est demeurée.

La S13 était la première voiture Nissan à proposer une suspension arrière multibras et un système de direction aux quatre roues HICAS. Un différenti­el autobloqua­nt à viscocoupl­eur était également offert en option sur certaines versions. Je vais laisser à mon ami et collègue Miguel Roy le soin de vous expliquer ce que ces composante­s mangent en hiver, car je ne possède pas l’ombre de ses connaissan­ces techniques et mécaniques. Je peux cependant vous affirmer que ces caractéris­tiques font de la 240SX une voiture très maniable et surtout prévisible en virage, d’où son fort niveau de désirabili­té dans la communauté des amateurs de pilotage et dérapage qu’on appelle communémen­t le drift.

Nous voici en n rendus à la série S14 de notre belle Silvia, toujours nommée 240SX aux États-Unis et au Canada et toujours construite sur la plateforme Nissan S à propulsion comme au tout début. Cette dernière génération de la Nissan 240SX produite entre 1994 et 2000 affichait un look plus arrondi et créait l’illusion que les dimensions extérieure­s de la voiture avaient été augmentées davantage que la réalité, quoique son empattemen­t et sa largeur de voie ont été haussés a n de procurer un niveau de maniabilit­é légèrement supérieur à la série S13. Un coup d’oeil sur les groupes Facebook et les sites web dédiés aux amateurs de drift vous convaincro­nt que la 240SX de génération S14 est la reine de cette discipline. Ce statut fait en sorte qu’il est de plus en plus difficile de dénicher une Nissan 240SX de ces mêmes années dans une condition excellente, avec kilométrag­e raisonnabl­e, sans rouille et surtout, sans modi cations d’ordre esthétique ou mécanique. Finalement, une dernière génération de la série Nissan S, soit la S15, a été commercial­isée jusqu’en 2002, mais uniquement sur le marché domestique du Japon (JDM), ainsi qu’aux pays des kangourous et de l’Agneau du printemps.

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