Le Reflet (The News)

UNE FUTURE NOUVELLE BORNE DE LA LIBERTÉ À EMBRUN

- ANNIE LAFORTUNE annie.lafortune@eap.on.ca

En 1995, le village d’Embrun, en France, avait offert à Embrun, Ontario, une borne de la liberté. Usée par le temps, voire irrécupéra­ble, Gilles Gratton d’Embrun s’est donné le défi d’en fabriquer une toute nouvelle.

Pour M. Gratton, il est important qu’on refasse une nouvelle borne. « Je regardais la borne chaque fois que je passais devant elle, près de la piste cyclable à Embrun, et je me suis dit qu’on ne pouvait pas la laisser tomber. J’en ai parlé à quelques personnes de la municipali­té de Russell, mais on m’a dit qu’il n’y avait pas d’argent pour cela, qu’il y avait d’autres choses plus importante­s. J’ai été déçu d’entendre cela parce nous avons un devoir de mémoire et c’est important de s’en occuper », a-t-il dit, les larmes aux yeux.

La borne de la liberté avait été offerte par le village d’Embrun, situé dans les Hautes-Alpes en France, pour remercier les soldats canadiens morts sur les plages de Normandie lors de la Seconde guerre mondiale. Jumelés en 1981, les deux Embrun ont gardé des liens solides depuis. Les vétérans d’Embrun, France, ont décidé un jour de faire parvenir la borne par bateau, tandis qu’une délégation se rendrait en avion jusqu’à Embrun, Ontario.

La borne de la liberté représente la voie de la liberté, en France. Celle que nous avons, a expliqué M. Gratton, est l’une des 1200 bornes qui ont été érigées après la guerre. Elle commémore la voie de la liberté qui a été appelée ainsi en 1946. Les soldats américains et canadiens ont marché de la Normandie jusqu’en Belgique et, dans chaque village ou ville qu’ils traversaie­nt, ils libéraient les Français de la présence allemande.

Gilles Gratton s’y connait en fabricatio­n de toute sorte. Il fabrique des canots en bois et a même déjà construit un avion en fibre de verre. « C’est pour cette raison que j’avais confiance en mes moyens. La borne sera faite en fibre de verre essentiell­ement et de résine composée, a-t-il souligné. L’autre borne a été faite avec de la glaise compactée, comme du ciment. Elle n’a pas résisté à nos différente­s saisons. »

La nouvelle borne sera identique à l’autre. Elle sera peinte avec de la peinture pour voitures, a précisé M. Gratton. « Les couleurs seront reluisante­s et flamboyant­es, a-t-il affirmé. C’est le cas de le dire puisque le flambeau, qui représente celui de la statue de la Liberté, qui avait été offerte aux ÉtatsUnis par la France en guise de remercieme­nt, aura une flamme rouge écarlate appelée flamme de la liberté. Sur le manchon du flambeau, on y verra la lettre O avec, à l’intérieur, la lettre A. C’est le sigle du bataillon nord-américain. Dans le bas, a poursuivi M. Gratton, il y aura des vagues, comme sur l’ancienne borne, qui représente­nt l’océan Atlantique, que les alliés ont traversé pour se rendre sur les plages normandes. »

Gilles Gratton estime qu’il mettra dans ce projet d’envergure environ 400 heures de travail. Mais cela lui tient à coeur. En fait, il ne compte plus ses heures. La borne sera ancrée au sol au même endroit que la précédente.

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 ?? —photo Annie Lafortune ?? Michel Philip, on the left, was passing through Embrun at the same time as Gilles Gratton, who can be seen on the right, was working on the constructi­on of the freedom monument. Philip is a resident of Embrun in southeaste­rn France, and was present when the first monument was establishe­d in 1995.
—photo Annie Lafortune Michel Philip, on the left, was passing through Embrun at the same time as Gilles Gratton, who can be seen on the right, was working on the constructi­on of the freedom monument. Philip is a resident of Embrun in southeaste­rn France, and was present when the first monument was establishe­d in 1995.

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