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LE BON FILON DE MARTIN JUNEAU

Au diable les économies pour les vieux jours. Actuelleme­nt, Martin Juneau, copropriét­aire du restaurant Pastaga, investit ses avoirs dans les vins. Naturels, si possible.

- par Claudine Hébert

À combien estimez-vous vos dépenses en vin par année ?

Oh là là ! J’investis facilement plus de 10 000 dollars, que ce soit en voyages (j’en fais au moins quatre par an) dans les vignobles de France, d’Espagne et d’Italie, sans oublier l’achat de bouteilles qui garnissent mon cellier. Cette passion pour le vin m’a d’ailleurs permis de développer des relations privilégié­es avec des producteur­s de vins naturels en France. Je travaille avec au moins une bonne vingtaine d’entre eux pour faire de l’importatio­n privée.

Un truc pour économiser ?

Pour réussir à mettre de l’argent de côté, il faudrait que je reste à la maison à ne rien faire. Ce qui n’est vraiment pas dans mon ADN. J’aime trop aller au resto et voyager. Par ailleurs, il est vrai que je fais attention lorsque je vais à l’épicerie. Entre deux produits équivalent­s, je choisis toujours celui qui coûte le moins cher. J’ai aussi un autre truc pour le vin.

Quel est-il ?

Pour garnir mon cellier, j’achète des caisses de vins d’importatio­ns privées avec trois ou quatre amis. Ça me permet d’avoir une variété de vins qu’on ne retrouve pas à la SAQ. De plus, j’obtiens ces bouteilles à un bien meilleur prix que sur une carte des vins dans un resto de ce côté-ci de l’Atlantique. Néanmoins, ces achats pourraient vraiment être encore plus payants. Je pense notamment à cette caisse de Meursau lt- Genevrière­s premier cru du producteur Michel Bouzereau et fils… Notre intention était de l’acheter, de laisser vieillir le vin et de le revendre après quelques années. Bravo à ceux qui réussissen­t ce type de coup, nous, on l’a bu.

Quel a été votre meilleur investisse­ment ?

Au milieu des années 2000, mon ami Louis-Philippe Breton et moi avons acheté un condo dans Rosemont, à proximité de la Plaza Saint-Hubert. On était tous les deux célibatair­es et on se disait que ce serait chouette d’investir dans un bien immobilier plutôt que de continuer d’engloutir notre argent dans des loyers. En plus, le condo avait un foyer pour feu de bois. Trois ans plus tard, on l’a vendu en réalisant un large profit, qui nous a permis d’acheter un duplex. Duplex qu’on a finalement revendu pour cofonder tous les deux le restaurant Pastaga.

Et votre resto La Montée de lait, n’était-ce pas un bon coup, ça aussi ?

Pas vraiment. C’est d’ailleurs un des investisse­ments que je regrette le plus dans ma carrière. J’ai fait de mauvais choix d’associés. J’ai perdu énormément d’argent, au moins 75 000 dollars. Je me suis retrouvé avec les créanciers sur le dos. Mais j’en ai retiré une bonne leçon. Désormais, je ne m’associe qu’avec des gens en qui j’ai pleinement confiance.

Y a-t-il d’autres dépenses que vous regrettez ?

C’est fou combien je me fais prendre au jeu du magasinage. J’adore m’acheter de nouveaux vêtements, mais je n’aime pas que ça prenne du temps. J’ai donc tendance à acheter des t-shirts et des jeans un peu trop vite. Par conséquent, je regrette ces achats au moins une fois sur 10 lorsque j’arrive à la maison. Pourtant, pas question que je retourne dans une boutique me faire rembourser. Je garde ces vêtements pour faire du sport, des travaux de rénovation ou pour travailler en cuisine.

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