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Maison intergénér­ationnelle: une fausse bonne idée?

Ce type d’habitation n’a pas connu la popularité escomptée. Quelles sont les autres options ?

- par Kathy Noël

Ce type d’habitation n’a pas connu la popularité escomptée. Quelles sont les autres options?

Une bonne façon de concilier les rôles de parent et d’aidant naturel est de regrouper tout le monde sous un même toit, dans une maison intergénér­ationnelle. Pourtant, ce type d’habitation, pour lequel on prévoyait une forte croissance, n’a pas eu le succès escompté.

« Cela peut être une bonne solution quand les parents sont encore autonomes, mais pas nécessaire­ment s’ils sont en perte d’autonomie importante », dit Paul Cardinal, directeur du service Analyse du marché de la Fédération des chambres immobilièr­es du Québec (FCIQ).

Il n’y a pas de définition stricte d’une maison intergénér­ationnelle. En général, on appelle ainsi une demeure composée de deux logements distincts qui communique­nt entre eux par une porte, ont une seule entrée d’eau, un seul compteur électrique, un seul système de chauffage et une seule porte d’entrée principale – donc une seule adresse.

Mais il y a une différence entre héberger son père qui ne veut plus couper son gazon et son père qui ne peut plus s’habiller tout seul. Parfois, la maladie fait en sorte que des gens opteront plutôt pour une résidence qui accueille des personnes âgées semi-autonomes. « Celles qui sont encore autonomes, mais qui ne veulent plus entretenir leur maison choisiront plutôt la copropriét­é », remarque Paul Cardinal.

En 2013, sur un total de 49 086 maisons vendues au Québec, 950 étaient de type intergénér­ationnel. Cela représente à peine 2% du marché. Un pourcentag­e qui n’a pratiqueme­nt pas changé depuis 2008, selon les données de la FCIQ.

Qu’elle soit l’aboutissem­ent d’une constructi­on neuve ou de la conversion d’une maison existante, cette habitation, qui suppose l’amé- nagement d’un logement complet comprenant cuisine et salle de bain, peut nécessiter des investisse­ments importants.

La valeur d’une maison intergénér­ationnelle est de 15 % plus élevée en moyenne que celle d’une maison unifamilia­le traditionn­elle, selon la FCIQ. Il faut toutefois compter approximat­ivement 20 jours de plus pour pouvoir la revendre.

« Ce sont souvent des constructi­ons sur mesure, et ce n’est pas toujours évident de trouver une famille qui a les mêmes intentions, dit Paul Cardinal. Certaines municipali­tés interdisen­t par la suite de relouer le logement, ce qui peut décourager les acheteurs. »

Ce type d’habitation est plus populaire en banlieue, ajoute-t-il. À Montréal, par exemple, les familles choisiront plutôt d’acheter un « plex » et d’installer leurs parents dans un des logements, ou encore de construire un studio au sous-sol avec une entrée séparée. « Ça peut être une forme de planificat­ion intéressan­te pour les gens de la génération sandwich qui veulent héberger leur parent et ensuite garder ce logement pour leurs enfants », dit Sophie Sylvain, planificat­rice financière et conseillèr­e en développem­ent chez Desjardins, qui ajoute que l’institutio­n financière autorise de plus en plus de financemen­t pour ce genre de projet.

La FCIQ note une croissance de 6 % des ventes de maisons intergénér­ationnelle­s entre 2012 et 2013, alors que les ventes de maisons unifamilia­les traditionn­elles ont diminué de 7 %. Bien qu’il soit trop tôt pour dégager une tendance, selon Paul Cardinal, ce créneau est à surveiller.

Chose certaine, avant de faire des plans, il vaut mieux s’informer des règlements en vigueur dans sa municipali­té.

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