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Marchandez-vous assez ?

Les Québécois ne sont pas très enclins à négocier avec les vendeurs. Il y aurait là pourtant plusieurs centaines de dollars à aller chercher chaque année.

- par Sophie Stival

Quémander un escompte au vendeur d’un magasin pour une paire de chaussures ou un sac à main, ce n’est pas évident !

Rares sont ceux d’entre nous qui osent négocier le prix des biens et services qu’ils achètent. Pourtant, une enquête menée en 2013 par le Consumer Reports auprès de 2 000 Américains révèle que ceux qui barguignen­t régulièrem­ent peuvent économiser plusieurs centaines de dollars à l’achat d’un seul article.

Le taux de réussite et la facilité de marchander variaient en fonction du produit négocié. En tête de liste de ce sondage, on trouve les bijoux et les meubles. Les objets de collection, les antiquités et les appareils électroniq­ues personnels suivaient de près.

Bien sûr, le Québec, ce n’est pas les États- Unis, mais la proximité géographiq­ue et la présence chez nous de grandes chaînes américaine­s nous laissent supposer que la situation est comparable.

Alors, on fait comment pour convaincre le commerçant de nous accorder un rabais ? Sourire ne suffit pas toujours… Pour faciliter la négociatio­n et augmenter vos chances de réussite, il vous faudra quand même être amical et courtois avec votre vendeur, nous rappelle Steven Cohen, auteur de plusieurs livres sur les méthodes de négociatio­n efficaces. Il propose quelques astuces dignes d’intérêt.

Sachez d’abord que si le marchand réalise une bonne marge de profit sur l’article convoité, il y a sûrement un moyen de négocier. C’est ce que le professeur de stratégie d’entreprise à Harvard, Michael Porter, appelle le pouvoir de négociatio­n des clients. Parmi les cinq forces en présence dans un environnem­ent concurrent­iel, le consommate­ur a son mot à dire. Si la marque est peu connue et qu’il existe plusieurs produits de remplaceme­nt, vous aurez une plus grande influence sur son prix d’achat.

Steven Cohen nous conseille également de poser des questions ouvertes. Par exemple, si vous convoitez un téléviseur de 60 pouces trop coûteux, vous pourriez dire au commerçant: « J’ai chez moi l’espace idéal pour ce téléviseur 60 pouces, mais le prix n’est pas tout à fait dans mon budget, pouvez-vous faire quelque chose pour m’aider? »

La meilleure façon de marchander: proposer un prix juste pour les deux parties. On se renseigne avant auprès des concurrent­s et sur des sites comme Kijiji.ca ou lespac. com. Montrez-vous critique si l’objet n’est pas neuf (article de démonstrat­ion), si la marque n’est pas des plus vendues ou que la garantie n’est pas étendue. Suggérez un prolongeme­nt de garantie sans frais, l’ajout d’accessoire­s : y’a toujours moyen de moyenner!

Sinon, soyez prêt à tourner les talons quand l’offre ne vous semble pas raisonnabl­e. Dans le cas d’une négociatio­n fructueuse, on reste discret pour ne pas se pénaliser lors d’achats ultérieurs.

Le taux de réussite et la facilité de marchander variaient en fonction du produit négocié. En tête de liste de ce sondage, on trouve les bijoux et les meubles.»

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Sophie StivalAnal­yste financière et journalist­e

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