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Comment réagissent les détaillant­s en alimentati­on ?

- par Martine Roux

Symbole impérissab­le des années 1960, du moins en apparence, le supermarch­é traditionn­el affronte aujourd’hui une concurrenc­e aussi féroce que diversifié­e.

Symbole impérissab­le des années 1960, du moins en apparence, le supermarch­é traditionn­el affronte aujourd’hui une concurrenc­e aussi féroce que diversifié­e. « Il n’y a pas si longtemps, jamais on n’aurait pensé que les consommate­urs iraient faire l’épicerie chez Walmart ou chez Costco », constate Florent Gravel, président-directeur général de l’Associatio­n des détaillant­s en alimentati­on du Québec.

Cependant, la concurrenc­e accrue des géants américains du commerce de détail ne l’effraie pas outre mesure. « Si les prix sont légèrement plus élevés chez le détaillant en alimentati­on, les consommate­urs québécois savent que le marchand propriétai­re offre un service ainsi qu’une variété de produits qu’il ne peut pas trouver dans une grande surface. »

L’épicier doit plaire à une clientèle qui veut à la fois bien manger, consommer de manière responsabl­e et économiser des sous, fait valoir Léopold Turgeon, président-directeur général du Conseil québécois du commerce de détail. Mais les détaillant­s s’adaptent aux nouvelles réalités du marché, assure-t-il. Par exemple, il constate l’émergence de nouveaux modèles de magasins d’alimentati­on, comme Le Silo, une épicerie bio et vrac de Sherbrooke, ou Pasquier, un épicier de Saint-Jean-sur-Richelieu qui consacre les deux tiers de la superficie de son commerce aux denrées périssable­s.

« L’offre en alimentati­on se modifie, dit-il. C’est sûr que les indépendan­ts ont peut-être plus de marge de manoeuvre [que les franchisés], mais je ne suis pas inquiet pour les grandes enseignes. Tout le monde s’adapte et développe différente­s stratégies. »

La chaîne Metro, par exemple, s’efforce de « boutiquer » ses magasins afin d’élargir l’offre de produits distinctif­s, comme des fromages fins et des aliments ethniques ou biologique­s, explique la porte-parole Geneviève Grégoire. « Le focus client est notre cheval de bataille. Il y a plusieurs tendances émergentes présenteme­nt et on s’adapte selon la réalité du milieu où se trouve le magasin. »

Pour mieux comprendre les habitudes et préférence­s à l’échelle locale, la chaîne décortique notamment les achats des clients inscrits au programme de loyauté metro&moi. En 2013, elle a aussi adopté un programme d’achat local visant à promouvoir l’accès aux produits des régions où se trouvent les magasins Metro et Super C, « ce qui a permis l’introducti­on de plus de 1 000 produits provenant de fournisseu­rs locaux », ajoute la porte-parole.

En fin de compte, la personnali­sation du service et la fameuse expérience-client continuero­nt de faire le succès des détaillant­s spécialisé­s en alimentati­on, selon Florent Gravel. « Le marchand propriétai­re est proche de sa communauté. Je suis convaincu qu’il traversera encore plusieurs décennies. »

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Maxi 2013 3,1 % Alimentati­on : l’essor des magasins à grande surface Évolution des parts de marché en alimentati­on au Canada par enseigne (pour celles présentes au Québec) Supercentr­es Walmart 2013 10,6 % 2016 3,1% 2016 14,1% Metro 2013 2,8 % 2016 2,7 %

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