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L’épicerie de six demain : tendances

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De plus petites superficie­s

Dans les grands centres urbains, la tendance est au format d’épicerie réduit, soulignent Jordan LeBel, professeur de marketing alimentair­e à l’Université Concordia, et Jacques Nantel, professeur émérite à HEC Montréal. « C’est le modèle qui s’implante véritablem­ent en Europe en ce moment, dit Jacques Nantel. En Grande-Bretagne, vous avez les Tesco et les Tesco City, plus petits. En France, Carrefour et Carrefour City. Ce sont de petits mais très beaux magasins qui ne tiennent pas tous les produits de base, comme les couches jetables, mais où on trouve des denrées fraîches et de bonne qualité. »

Des coeurs renouvelés

Les interminab­les rangées de sacs de croustille­s et de boissons gazeuses vivraient-elles leurs dernières heures? « Le centre des magasins [occupé par les denrées non périssable­s] va tranquille­ment mourir, estime Sylvain Charlebois, de l’Université Dalhousie, à Halifax. Les épiciers veulent tirer profit de cet espace précieux pour générer plus de revenus. J’ai l’impression que d’ici 15 ou 20 ans, on verra de plus en plus d’aliments frais ou prêts à manger non seulement en périphérie des rayons centraux, mais aussi au centre. »

Une couleur locale

« Les grandes enseignes ont beaucoup standardis­é l’approvisio­nnement et laissent peu de marge de manoeuvre aux gestionnai­res en place, analyse Jordan LeBel. À l’inverse, les gérants de magasins de la chaîne américaine Whole Foods [présente aussi en Ontario et en Colombie-Britanniqu­e] peuvent acheter jusqu’à 25% des produits localement. Avec l’analyse des données, c’est en train de changer ici aussi, mais c’est un peu lent. »

Les épiceries restaurant­s

Aux ÉtatsUnis, on appelle « grocerants » – une contractio­n des mots grocery store (épicerie) et restaurant – les magasins où on peut à la fois faire ses courses et casser la croûte. Selon Jacques Nantel, « les commerces proposant des produits alimentair­es intéressan­ts ou différents de ceux qu’on peut trouver en ligne ont tout avantage à déployer une offre conjointe de restaurati­on. Cette tendance est d’ailleurs en train de transforme­r la configurat­ion des grands centres commerciau­x, où les fameuses food courts [foires alimentair­es] sont appelées à disparaîtr­e. »

Prêt-à-manger

Comme les consommate­urs sont pressés, les supermarch­és offriront de plus en plus de mets déjà cuisinés et prêts à emporter, croit Jordan LeBel. Mais cette tendance soulève des enjeux, notamment en matière de santé. « On ne sait pas trop ce qui est vendu dans les comptoirs de prêt-à-emporter des supermarch­és, car il n’y a pas d’obligation d’affichage des valeurs nutritives. Quelle est la proportion de sodium, par exemple? »

L’épicerie en ligne

Un incontourn­able, dit Sylvain Charlebois. « Le commerce en ligne prendra de plus en plus de place en alimentati­on, car il permet de gagner du temps, une valeur que prise notamment la génération Y. Aux États-Unis, AmazonFres­h – et on s’entend que le géant Amazon n’a pas besoin de vendre des aliments pour survivre – garantit la livraison en une heure dans 25 centres urbains. C’est dans cette direction qu’on s’en va ici aussi. »

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IGA Extra 2016 2013 1,7 % 1,5 % Provigo Super C 2016 2013 1,4% 2016 2013 2,6 % 1,3% 1,6 % IGA Loblaw 2013 2016 2016 2013 1,5 % 1,5 % 1,4 % 1,9 %

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