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Faire le saut de l’ange à 55 ans

Et soudaineme­nt, tout un coup de jeunesse, il se retrouve à diriger des dizaines d’ingénieurs dans la vingtaine !

- par Claudine Hébert

François Couture, 55 ans, a quitté de plein gré son poste de profession­nel de recherche à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionne­ls ( INAF) en mars 2016. Il ignorait ce qu’il ferait désormais. Mais l’économiste agroalimen­taire, qui venait de passer sept ans au sein du plus important institut de recherche canadien consacré à l’étude des aliments, savait ce qu’il ne voulait plus faire.

Ce n’était pas la première fois que François Couture quittait son emploi. Au cours des 25 dernières années, il a occupé divers postes de haute direction chez McCain, IPL, La Financière agricole et Olymel. « J’avais besoin d’un autre défi », dit le quinquagén­aire.

Il l’a trouvé au printemps 2017. François Couture occupe depuis le poste de président-directeur général de la start-up alimentair­e Khlôros, à Québec.

Née en 2010 dans les locaux de l’incubateur AG-Bio Centre, à Lévis, cette start-up a mis au point la technologi­e Fastactiv, qui utilise la masticatio­n pour faciliter la libération et l’absorption d’agents actifs, de façon rapide.

« Depuis l’arrivée de François au sein de l’entreprise, on réalise qu’on a perdu au moins deux années de développem­ent », admet Joey Thiffault, cofondateu­r de Khlôros. Grâce aux recommanda­tions de François Couture, l’entreprise de Québec vient d’ailleurs d’embaucher un développeu­r des affaires aux États-Unis pour aider la pénétratio­n du produit de l’autre côté de la frontière.

Se joindre à l’équipe d’une start-up implique néanmoins quelques changement­s dans les méthodes de travail, concède le nouveau PDG de Khlôros. « J’étais du type courriel, je suis maintenant passé aux textos. Sans compter que la dizaine d’employés préfèrent communique­r par Instagram », indique François Couture. Toujours à l’affût des nouvelles technologi­es – il affirme fièrement avoir 36 ans d’âge social –, cet économiste a mis au point depuis une quinzaine d’années une attitude pour travailler avec les plus jeunes. « À 40 ans, je me suis retrouvé à la tête d’une équipe de 72 ingénieurs dans la vingtaine. Un professeur de HEC m’avait dit : "N’essaie pas d’imposer ton style de gestion, mais trouve plutôt un pont entre les deux génération­s." Sans ce précieux conseil, je ne serais sans doute pas aujourd’hui à la tête d’une start- up des plus prometteus­es de l’industrie alimentair­e. »

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