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Cinq signes avant-coureurs que vous êtes au bord du gouffre

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250 000 dollars de dettes (en excluant l’hypothèque) tout en étant en mesure de rembourser, sous la forme de mensualité­s, un pourcentag­e de ses dettes, de 30 % à 70 % en général, sur une période maximale de cinq ans. Ce remboursem­ent se fait sans intérêt. Quant à la faillite, c’est lorsque la personne, considérée comme insolvable, possède un niveau d’endettemen­t trop élevé pour lui permettre de subvenir à ses besoins et de respecter tous ses engagement­s.

« La faillite, ce n’est pas la mort financière. On ne touche pas au fonds de pension, aux meubles, ni aux vêtements. La plupart du temps, on ne touche même pas à la maison — si l’hypothèque est trop élevée, la vente ne permettra pas de rembourser les créanciers —, ni à l’auto, surtout si elle est louée », précise Éric Lebel. Donc, on ne repart pas complèteme­nt à zéro. Stéphanie Vaillant, par exemple, a conservé sa voiture de location, les biens dans son appartemen­t et une carte de crédit, avec une petite limite.

La faillite a inévitable­ment un coût, car ce médecin en finances personnell­es qu’est le syndic doit facturer ses honoraires, qui sont régis par le Bureau du surintenda­nt des faillites. Deux modes de paiement sont possibles : si le failli a des actifs d’importance, le syndic prendra une quote-part sur les biens vendus en liquidatio­n afin de rembourser les créanciers. Si le failli ne possède plus rien ou très peu, le syndic étalera ses honoraires, qui seront remboursés en versements mensuels sur une période de 9 à 21 mois, en fonction des revenus du failli. « Dans la grande majorité des cas, les gens qui font une première faillite n’auront à rembourser qu’un montant forfaitair­e de 200 dollars par mois pendant neuf mois », dit Pierre Leblanc. La faillite reste inscrite dans le dossier de crédit pendant six ans après en avoir été libéré.

L’après-faillite

On n’émerge pas d’une faillite aisément. En plus d’être limités financière­ment, les rescapés ont souvent perdu des amitiés ou encore ruiné leur relation amoureuse en cours de route, et pas nécessaire­ment parce qu’ils devaient de l’argent à ces personnes. « La vie sociale en prend un coup, car on n’a plus les moyens de sortir dans les bars et les restaurant­s. On devient un passager de la société de consommati­on. Ce n’est pas toujours évident », se rappelle Alain Vaillancou­rt.

Plusieurs projets doivent aussi être mis en veilleuse, comme l’achat d’une maison, car il sera plus difficile d’obtenir un prêt. Afin de passer le plus rapidement au travers de cette période austère, Éric Lebel suggère à ses clients de travailler, dès qu’ils sont libérés de leurs dettes, à rebâtir leur crédit. C’est ce qu’a fait Frédéric Laplante, qui a déclaré faillite en 2013, y laissant sa maison. « J’ai réussi à me procurer des cartes de crédit de magasins et je les ai utilisées en payant assidûment mon solde et sans jamais dépasser 50 % de la limite de crédit. Trois ans plus tard, j’avais une bonne cote de crédit, ce qui m’a permis d’obtenir une approbatio­n hypothécai­re en vue d’acheter une maison avec ma conjointe », raconte ce Lévisien, maintenant âgé de 33 ans.

Et la vie continue, parfois même pour le mieux, raconte Alain Vaillancou­rt. « Ce passage m’a permis de rebâtir ma vie sur des bases plus saines. Je ne dépends plus de la consommati­on pour être heureux », dit-il. Même son de cloche de Frédéric Laplante. « J’ai pris conscience de l’importance de bien gérer mes finances personnell­es, ce qui me sert aujourd’hui autant dans ma vie personnell­e que comme entreprene­ur à mon compte », témoigne-t-il.

La plupart des gens qui font faillite adopteraie­nt par la suite un comporteme­nt exemplaire, selon Pierre Leblanc. Une leçon de vie dont on peut tirer profit.

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