Le rendu du travail dans Internet ne correspond jamais à l’oeuvre dans sa matérialité. »
Internet s’invite dans le portrait
Sur le plan de la revente, le marché de l’art n’est pas épargné par la progression des ventes en ligne, explique Paul Maréchal. « Internet a ouvert le marché des collectibles comme les comic books, les figurines de superhéros ou le menu des restaurants des anciens transatlantiques. Vous avez maintenant le monde entier comme terrain de chasse, avec beaucoup plus de vendeurs à portée de main qu’il y a 15 ou 20 ans. »
Lui-même a grandement profité de l’essor d’Internet pour bâtir sa collection des oeuvres illustrées d’Andy Warhol, dont les pochettes de disques. En 1996, le musée de Pittsburgh consacré aux oeuvres du pape du pop-art ne lui attribuait que 23 titres d’albums. À ce jour, Paul Maréchal en a recensé 65 ! « J’ai trouvé des vendeurs au Japon, en Australie, en Angleterre. Sans Internet, je n'aurais jamais pu amasser le tiers de ma collection. »
BGL,
Dans l’art contemporain, l’influence des technologies de la communication est moindre, nuance Nikolaos Karathanasis, de l’AGAC. « Le rendu du travail dans Internet ne correspond jamais à l’oeuvre dans sa matérialité. Un collectionneur ne prendrait pas nécessairement le risque d’acheter l’oeuvre sans la voir ou la toucher. »
En revanche, les technologies contribuent à la multiplication des supports, ajoute François Rochon. Aujourd’hui, une oeuvre d’art contemporain, ce n’est pas forcément quelque chose qu’on accroche au mur ou qu’on pose sur un meuble. « Avec les supports multimédias, il n’y a pas de limites dans la forme que les oeuvres peuvent prendre. Personnellement, j’ai acquis des vidéos ou des installations comme un trou dans un plancher ou une machine qui respire dans un sac... Tout devient possible. »
Malgré la diversification des disciplines artistiques, un principe vieux comme le monde guette cependant tout collectionneur, prévient le galeriste Norbert Langlois : le coup de coeur. Vous voilà prévenu…
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