VIEILLIR CHEZ SOI, ET CE QUE ÇA COÛTE
Un logement jadis fonctionnel peut se transformer en piège à chute pour les personnes âgées en perte d’autonomie. Cependant, quand certains d’entre eux souhaitent adapter leur domicile pour leurs vieux jours, les finances sont souvent le principal obstacl
Alors qu’on lui a diagnostiqué la maladie de Steinert en 2012, un type de dystrophie musculaire dégénérative, Anne Béland savait que ce n’était qu’une question de temps avant que certains gestes anodins du quotidien deviennent un défi.
Quatre ans plus tard, à l’aube de la soixantaine, elle doit effectuer des travaux d’adaptation pour pouvoir continuer à vivre avec son conjoint dans son bungalow à Saint-Hilaire. Elle fait donc installer un fauteuil d’escalier pour franchir les marches qui séparent le palier principal du garage et du sous- sol, où elle ne descendait plus depuis un an. Des mains courantes sont fixées aux murs et jalonnent l’intérieur et l’extérieur de son domicile. Elle fait également reconstruire sa salle de bain pour pouvoir remplacer sa baignoire par une douche sans seuil et installer une toilette surélevée sécuritaire. En fait, des meubles à la robinetterie, en passant par la céramique, toute la pièce est intégralement repensée pour ses besoins. Coût total des travaux : plus de 40 000 dollars.
Ce montant est-il exagéré ? Non, affirme Sylvie Quintin, architecte à la Société Logique. « Faire ce type de travaux majeurs ou adapter le domicile d’une personne en fauteuil roulant coûte facilement 50 000 dollars et bien plus. » Tout dépend du type de domicile, des matériaux choisis et des besoins du bénéficiaire.
Bien qu’Anne Béland ait touché une aide de 15 800 dollars du Programme d’adaptation de domicile (PAD), une subvention de la Société d’habitation du Québec, elle a dû débourser le reste de sa poche. À lui seul, le fauteuil d’escalier a coûté 7 000 dollars (10 700 $ - 3 700 $ du PAD).
« On avait des économies et mon mari, qui est ingénieur retraité, accepte encore des contrats pour payer ce genre de chose », explique Anne Béland.