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Remboursez maintenant, respirez plus tard

- par Daniel Germain

J« Le moment est propice pour nous blinder un peu, en réduisant nos dettes et en nous constituan­t un coussin pour absorber les chocs. »

’ai toujours été agacé par cette manière de galvauder les statistiqu­es sur l’endettemen­t, convaincu qu’on exagérait l’affaire. Le ratio d’endettemen­t des Québécois, comme des autres Canadiens, est certes en hausse depuis plusieurs années, mais il ne faut pas y voir le symptôme d’une consommati­on débridée. Il reflète surtout la hausse des prix de l’immobilier et l’augmentati­on du taux de propriété. L’attrait pour les maisons et l’augmentati­on de leur valeur ont été stimulés par des taux d’intérêt qui n’ont jamais été aussi bas aussi longtemps. Alors faut-il s’en plaindre?

C’est vrai que nous devons assumer aujourd’hui des dettes importante­s, mais nous n’avons pas de mal à les rembourser, le taux de défaillanc­e n’a jamais été un sujet de préoccupat­ion. Non seulement le crédit est peu cher, mais les indices d’une économie pimpante sont partout: le taux de chômage touche à des creux historique­s, la confiance des consommate­urs est élevée, les grands projets se multiplien­t, Québec engrange des surplus… Rappelez-vous les années 1990. On se réjouissai­t du faible taux de chômage en deçà de 8%, Montréal était au neutre, Québec virait les fonc

tionnaires à la pelle pour boucler son budget, sans y arriver. Ah, mais nous étions moins endettés! Alors pourquoi donc s’inquiéter ? S’il n’y a pas lieu de paniquer, il ne faut pas moins demeurer sur ses gardes. L’optimisme donne des ailes, mais à l’excès, il peut se révéler coûteux. On peut apercevoir des signes ici et là. Les marges de crédit hypothécai­res en plus de sont ménages populaires cèdent et à ne l’envie servent d’acheter pas toujours des voitures de bonnes plus causes; grosses de finan- plus cées Le moment grâce au est crédit pourtant auto sur propice six ou pour sept nous ans (au blinder lieu de un quatre peu, en ou réduisant cinq ans). nos dettes et en nous constituan­t un coussin pour absorber les chocs. Aux États-Unis, le spectre de l’inflation a refait surface, et cela pourrait bientôt être le cas ici aussi. Les taux d’intérêt ont recommencé à monter, un phénomène auquel nous n’étions plus habitués. La vaste majorité des propriétai­res peut encaisser une augmentati­on du coût du crédit, mais la situation serait différente si cela devait se produire au moment d’une dégradatio­n persistant­e du marché de l’emploi.

On a du mal à l’imaginer, mais rappelons-nous que l’économie est cyclique. Ce sont dans des circonstan­ces comme maintenant que nous devons prévoir

les Alors, temps rembourson­s plus difficiles. maintenant! On pourra continuer à respirer plus tard.

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