Les Affaires Plus

Réjean Ouimet note ses dépenses comme la météo

Réjean Ouimet a toujours un carnet de notes sur lui. Le météorolog­ue de MétéoMédia y inscrit les éléments météorolog­iques du jour, mais aussi chaque dépense qu’il effectue.

- par Claudine Hébert

Pourquoi noter vos dépenses ?

J’ai commencé cette formule il y a une dizaine d’années. J'éprouvais à cette époque quelques difficulté­s financière­s. Après l’achat de la maison au début des années 1990, la gestion des dépenses courantes m’entraînait vers une spirale d’endettemen­t. Mes cartes de crédit plafonnaie­nt en permanence. Afin de mieux y voir clair et d’éviter les achats impulsifs, j’ai ajouté la liste de mes dépenses aux facteurs météo que je notais déjà quotidienn­ement depuis plus de 30 ans.

Est-ce que ça donne les résultats escomptés ?

Franchemen­t, je fais l’exercice, mais ça s’arrête là. Bien que je n’aie jamais été un grand dépensier, je n’ai pas l’intention de me priver sur les achats qui me font plaisir, soit la nourriture et les bons vins blancs. Filet de flétan, pétoncles… mon épouse et moi aimons bien manger à la maison. Des repas que l’on accompagne régulièrem­ent d’une bonne bouteille de vin qui peut coûter entre 30 et 40 dollars.

Combien représente­nt ces dépenses par semaine ?

C’est une question indiscrète à laquelle je préfère ne pas répondre. D’emblée, c’est une grosse partie de mon budget. J’entends souvent les gens se plaindre des prix du vin et dire que l’on devrait privatiser la SAQ. Personnell­ement, j’aime mieux que mon argent aille au gouverneme­nt et dans ses programmes que dans une entreprise privée qui risque d’être tentée par les paradis fiscaux. L’an dernier, le système de santé québécois, auquel les profits de la SAQ ont contribué, a sauvé les vies de mon épouse et de mon père.

Avez-vous d’autres dépenses ?

Outre l’hypothèque, les taxes et autres comptes à payer, je suis plutôt une personne économe. Je porte encore aujourd’hui des vêtements achetés il y a 30 ans. J’ai des skis de fond qui datent des années 1970. Mon vélo m’a été offert par une voisine et j’investis une centaine de dollars pour son entretien annuel.

Et pour la voiture ?

Je n’ai jamais acheté de voiture neuve. J’ai eu celles de mon père, de mon frère et de ma soeur. Les membres de ma famille me refilent leur véhicule lorsqu’ils n’en veulent plus. Je les fais ensuite rouler jusqu’à terme, soit le jour où le mécanicien m’annonce que les réparation­s vont coûter pas mal plus cher que la valeur du véhicule.

Comment passez-vous vos vacances ?

Je n’ai jamais été un grand voyageur. En revanche, j’aime bien faire du camping saisonnier. Mon épouse et moi avons une roulotte de parc sur un terrain de camping près du lac Brome depuis une vingtaine d’années. C’est le terrain que je fréquentai­s quand j’étais jeune. C’est en quelque sorte notre chalet. Plus abordable, cette formule nécessite beaucoup moins d’heures et d’argent pour son entretien. Ce qui me laisse plus de temps pour parcourir des pages et des pages de livres lors de mes semaines de congé.

Enfin, pourquoi avoir choisi une carrière en météo plutôt qu’en économie ?

J’ai effectivem­ent étudié l’économie à HEC et à l’UQAM. Au grand dam de mes parents, j’ai bifurqué vers la météorolog­ie. D’abord par passion, mais aussi parce que je trouve cette science pas mal plus prévisible. Les dépression­s météo, on les voit venir plusieurs jours à l’avance. C'est loin d'être le cas avec la Bourse.

« Les dépression­s météo, on les voit venir plusieurs jours à l’avance. Ce qui est loin d’être le cas pour les soubresaut­s de la Bourse... »

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada