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Quitter le pays pour réduire ses impôts

La réponse : le premier toujours, la seconde, dans des situations précises.

- par Annie Boivin

Voyez noir quelques instants et essayez d’imaginer ce qui arriverait si soudaineme­nt vous deveniez inapte… Qui s’occuperait de vous ? Qui pourrait administre­r vos biens ? Qui pourrait donner des instructio­ns à votre conseiller en placements pour cotiser à votre REER ? Qui pourrait renouveler votre prêt hypothécai­re ?

Non, la tâche n’incombe pas automatiqu­ement à votre conjoint.

Pour vous protéger ainsi que vos proches, vous devez rédiger un mandat de protection. Ce document juridique vous permettra de nommer la personne de votre choix qui pourra s’occuper de vous et de vos biens si jamais vous étiez frappé d’une inaptitude. Cette personne ne pourra pas agir ni signer en votre nom tant que vous ne serez pas déclaré inapte par un médecin ou un travailleu­r social.

Si cela devait arriver, le mandat devrait être ensuite homologué par le tribunal, ce qui donnerait le pouvoir à votre mandataire de vous représente­r. Il s’agit donc d’une protection, car dans la très grande majorité des cas, le mandat de protection ne servira jamais et restera au fond du tiroir.

Si vous deveniez inapte sans mandat, votre dossier tomberait sur le bureau du Curateur public. Celui-ci inviterait vos proches et choisirait parmi eux une personne qui prendrait les décisions importante­s vous concernant et qui s’occuperait de vos affaires. Elle pourrait être la dernière personne que vous auriez vous-même choisie. Chaque année, elle devrait tout de même rendre compte au Curateur public, auprès duquel seraient préalablem­ent divulgués vos actifs.

Avec un mandat de protection, non seulement vous éviterez les rapports au Curateur public, mais vous aurez aussi le loisir de choisir des personnes différente­s pour s’occuper de vos biens personnels et de votre personne. Si vous êtes dans les affaires, vous pourrez en nommer une troisième qui se chargera de tout ce qui touche votre entreprise.

Si vous souhaitez que votre mandataire continue de faire fructifier vos biens ou qu’il réalise des tâches importante­s, comme la vente d’une propriété ou d’une société, vous pouvez lui confier la pleine administra­tion. Si vous n’accordez pas explicitem­ent ce pouvoir par l’intermédia­ire du document légal, la marge de manoeuvre du mandataire sera considérab­lement limitée. Votre mandat peut inclure des instructio­ns précises, telles que continuer à faire des dons de charité ou des dons d’argent à vos proches.

Ce n’est que si vous souhaitez donner l’autorisati­on à un proche de signer pour vous et en votre nom immédiatem­ent, sans que vous soyez inapte, que vous devez rédiger une procuratio­n ou un mandat général. La rédaction d’un tel document peut être utile si vous prévoyez être à l’extérieur du pays pour une certaine période ou simplement si vous croyez ne pas être disponible pour administre­r vos finances.

Il est possible également de donner le pouvoir à une autre personne de vous représente­r pour un acte précis ( par exemple, la vente d’une maison), en signant une procuratio­n à cet effet. Une procuratio­n bancaire donnera l’autorisati­on à une personne de signer dans votre compte et d’effectuer des retraits.

Si vous devenez inapte, toute procuratio­n ne sera plus valide. Votre procureur devra faire place à votre mandataire. Alors devez-vous signer un mandat ou une procuratio­n? Peut-être bien les deux…

Votre mandat peut inclure des instructio­ns précises, telles que continuer à faire des dons de charité ou des dons d’argent à vos proches. »

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Annie Boivin Fiscaliste et planificat­rice financière annie.boivin@td.com

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