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Location: un vent de fraîcheur

- par Daniel Germain

E« De nombreux copropriét­aires réalisent que finalement, leur investisse­ment n'en est pas vraiment un. »

n immobilier, la location traîne encore la réputation du pis-aller des gens aux moyens limités. D’ailleurs, quand on parle du Québec comme d’une « province de locataires », c’est pour souligner qu’on est pauvres ou qu’on manque d’ambition.

Dans le meilleur des cas, la location est perçue comme une transition nécessaire. Sous cette optique, l’achat de sa première habitation représente une sorte de rite de passage. L’envol des prix, le resserreme­nt des règles de financemen­t hypothécai­re, puis maintenant la hausse des taux d’intérêt bloquent cependant ce « pont vers l’âge adulte ».

La propriété demeure un idéal pour bien des gens, particuliè­rement les familles, mais les tendances du marché immobilier, sans encore réhabilite­r totalement la location, semblent redorer son image.

Il y a bien tout ce que je viens d’énumérer, mais je soupçonne aussi un effet de contraste. Car il faut dire que l’image de la propriété, notamment la copropriét­é, s’est quant à elle ternie. Les constructi­ons bâclées, les frais de prévoyance imprévisib­les, les problèmes d’assurance, l’incompéten­ce de certains syndicats et les conflits de voisinage ont provoqué un grand désenchant­ement. De nombreux copropriét­aires réalisent que finalement, leur investisse­ment n'en est pas vraiment un. Ils se retrouvent au contraire pris avec un boulet.

Les plus heureux dans les immeubles de copropriét­és semblent être ceux qui, ironiqueme­nt, ne sont pas propriétai­res. Ils sont épargnés des cotisation­s spéciales et des réunions parfois oiseuses des syndicats de copropriét­aires. Surtout, ils peuvent déguerpir quand ils veulent.

Flairant ce marché émergent, les pro

moteurs immobilier­s, jusque-là confinés dans le marché des copropriét­és, construise­nt désormais de plus en plus de logements destinés à la location. Ils n’ont rien à voir avec des bâtiments en carton, austères et déprimants. En fait, ils sont identiques à ceux qu’on érige pour les amateurs de condos, avec un loyer à l’avenant. Même les promoteurs de complexes pour personnes âgées s’y mettent. Ils reproduise­nt la formule avec laquelle ils ont fait fortune sur le marché des retraités, mais en adaptant le design, le service et le marketing afin d’attirer les jeunes. L’expérience semble connaître du succès.

On est loin cependant des appartemen­ts pour étudiants. Ces logements répondent trop peu aux besoins des familles. On pioche encore le bassin des jeunes profession­nels sans enfants, mais c’est un début. La question à 350000 dollars, maintenant : quelle option est la plus payante ? En fait, ce serait plus réaliste d’envisager le problème dans le sens inverse. La vraie question est: laquelle nous fera perdre le moins? Se loger comporte un coût, peu importe l’option choisie. Et la réponse est toute bête: ça dépend de vous.

Explicatio­ns à l’intérieur. +

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Daniel Germain Chef de publicatio­n daniel.germain@tc.tc

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