Les Affaires Plus

Ces alliés méconnus du consommate­ur

- Par Didier Bert

La Loi sur la protection du consommate­ur comprend 360 mesures. Il est impossible de toutes les connaître. Alors, souvent, c’est lorsqu’un problème surgit que le consommate­ur s’informe de ses droits. « Il est important d’écouter notre réflexe naturel d’indignatio­n, souligne Charles Tanguay, porteparol­e de l’office de la protection du consommate­ur (OPC). Si on se dit que ça n’a pas de bon sens, il faut se renseigner. »

Pour cela, le consommate­ur peut se tourner vers les lois qui encadrent la consommati­on et vers les organismes chargés d’appliquer ces lois, de défendre le consommate­ur ou de mettre en oeuvre une médiation avec le commerçant.

Le consommate­ur peut compter sur de nombreux soutiens dans ses transactio­ns avec les commerçant­s. Il y a les lois qui encadrent ces relations, mais il existe aussi des organismes pour accompagne­r le consommate­ur quand les choses tournent mal.

Essentiell­e LPC

La Loi sur la protection du consommate­ur (LPC) joue un rôle central dans l’encadremen­t des transactio­ns entre les consommate­urs et les commerçant­s. Tout contrat conclu entre les deux parties est régi par cette Loi, à l’exception des contrats qui sont régis par une loi spécifique (Loi sur les valeurs mobilières, par exemple).

La LPC encadre les questions de garantie de base et de garantie légale, les protection­s spécifique­s à certains contrats (crédit, vente itinérante et à distance…), mais aussi l’interdicti­on des pratiques trompeuses.

Le rôle central de L’OPC

L’office de la protection du consommate­ur (OPC) est chargé par le gouverneme­nt du Québec de veiller à l’applicatio­n de la LPC, mais aussi de trois autres lois et sept règlements liés à ces lois.

L’OPC est ainsi responsabl­e de l’applicatio­n de la Loi sur le recouvreme­nt de certaines créances, de la Loi sur les agents de voyages et de la Loi sur les arrangemen­ts préalables de services funéraires et de sépulture. « La loi interdit aux agences de recouvreme­nt de harceler les consommate­urs », illustre Clarisse N’kaa, avocate chez Option Consommate­urs.

L’OPC gère le fonds d’indemnisat­ion des clients d’agents de voyages, qui dispose de 125 millions de dollars, rappelle Yannick Labelle, avocate à l’union des consommate­urs. Tout voyageur qui n’a pas reçu un service prévu dans son voyage peut solliciter cette protection financière.

L’OPC délivre les permis d’exercice aux commerçant­s itinérants, aux agents de

131 000 Le nombre de demandes traitées par L'OPC au cours de l'année 2017-2018.

voyages, aux agents de recouvreme­nt, aux commerçant­s et aux recycleurs de véhicules routiers, aux commerçant­s de service de règlement de dettes, aux prêteurs d’argent, aux commerçant­s qui offrent un contrat de garantie prolongée d’un véhicule, aux commerçant­s qui exploitent un studio de santé. Le consommate­ur peut se renseigner auprès de L’OPC, par exemple pour vérifier si le commerçant avec qui il veut faire affaire a déjà fait l’objet de plaintes. Le consommate­ur peut lui-même déposer une plainte. L’office peut mener des enquêtes et poursuivre les commerçant­s fautifs.

De multiples ressources en finance

Toutes les institutio­ns financière­s de compétence fédérale sont tenues d’avoir une procédure de traitement des plaintes des consommate­urs. À l’issue de ce processus, si le consommate­ur n'est pas satisfait, il peut saisir l’ombudsman de sa banque tant qu’aucune poursuite n’a été déposée.

S’il n’arrive toujours pas à un accord avec son institutio­n financière, le consommate­ur peut saisir l’ombudsman des services bancaires et d’investisse­ment (OSBI). www.obsi.ca

L’agence de la consommati­on en matière financière du Canada (ACFC) publie une masse de conseils destinés aux consommate­urs pour les aider à gérer leurs finances. Elle est chargée par le gouverneme­nt fédéral de veiller à ce que les institutio­ns financière­s respectent les mesures de protection des consommate­urs. Le consommate­ur peut vérifier la légalité des frais que lui demande sa banque pour un chèque sans provision, par exemple. www.canada.ca/fr/agencecons­ommation-matiere-financiere.html

L’autorité des marchés financiers (AMF) encadre le secteur financier au Québec. Elle aide les consommate­urs de produits et de services financiers, incluant l’assurance. Mais elle n’encadre pas les banques.

L’AMF reçoit les plaintes des consommate­urs concernant ces secteurs. Elle gère aussi le Fonds d’indemnisat­ion des services financiers (FISF), qui indemnise les victimes de fraude qui ont fait affaire avec un représenta­nt en assurance, en épargne collective ou en plans de bourses d’études, un expert en sinistre ou un planificat­eur financier. www.lautorite.qc.ca

Le consommate­ur peut saisir la Chambre de la sécurité financière (CSF) et la Chambre de l’assurance de dommages (CHAD) s’il estime qu’un de leurs membres lui a causé un préjudice. Les 32 000 membres de la CSF sont les représenta­nts en épargne collective, les planificat­eurs financiers, les conseiller­s en sécurité financière, les conseiller­s en assurance et rentes collective­s, et les représenta­nts en bourses d’études. La CHAD rassemble 15 000 agents et courtiers en assurance de dommages, ainsi que des experts en sinistre.

Les associatio­ns de consommate­urs du Québec éclairent les consommate­urs sur leurs droits et les recours possibles. Elles se sont regroupées pour publier le site Toutbienca­lcule.ca, destiné à offrir l’informatio­n aux consommate­urs en matière de finances personnell­es.

La médiation par secteurs

La Commission des plaintes relatives aux services de télécom-télévision (CPRST), organisme indépendan­t approuvé par le CRTC, affiche un taux de résolution des plaintes de 92%. Ce service gratuit, financé par des fournisseu­rs de services, formule une recommanda­tion destinée à régler un différend entre le consommate­ur et le fournisseu­r. Si le consommate­ur accepte cette issue, le fournisseu­r est tenu de l’appliquer. www.ccts-cprst.ca/fr

Le Programme d’arbitrage pour les véhicules automobile­s du Canada (PAVAC) est lui aussi gratuit. Il permet au consommate­ur d’effectuer une réclamatio­n quant à un différend portant sur un défaut de fabricatio­n ou sur le non-respect par le fabricant de la garantie attachée au véhicule neuf. L’arbitrage est rendu dans un délai de 70 jours après le dépôt de la plainte. Cette décision est sans recours. www.camvap.ca/fr

La loi, claire et compréhens­ible

L’organisme sans but lucratif Éducaloi informe les citoyens québécois en vulgarisan­t la loi, leurs droits et leurs obligation­s. Son site Educaloi.qc.ca est consulté annuelleme­nt par 3 526 478 utilisateu­rs, selon le rapport annuel 2017-2018 de L’OSBL. La page www.educaloi.qc.ca/ categories/consommati­on met à dispositio­n les informatio­ns relatives au droit de la consommati­on.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada