Les Affaires

Pas de pénurie de main-d’oeuvre en aérospatia­le

- Martin Jolicoeur martin.jolicoeur@tc.tc

Contrairem­ent à la croyance répandue, le Québec ne connaîtrai­t pas réellement de pénurie de main-d’oeuvre dans l’industrie aérospatia­le.

C’est l’avis qu’a exprimé la semaine dernière Guy Hachey, président et chef de l’exploitati­on de Bombardier Aéronautiq­ue, à l’occasion de la 70e assemblée générale annuelle de l’IATA, l’Associatio­n internatio­nale du transport aérien.

Devant un parterre de plusieurs centaines de dirigeants de l’industrie aérienne, réunis pour l’occasion à Doha, au Qatar, M. Hachey a expliqué que, malgré les périodes successive­s d’embauches intensives qu’a connues Bombardier au cours des dernières années, jamais l’avionneur québécois n’a souffert d’une véritable pénurie de main-d’oeuvre. « Il y a un mélange de réalité et de fiction à ce propos, a-t-il admis d’emblée. Oui, notre industrie est cyclique, une caractéris­tique qui en effraie plusieurs. Mais l’industrie jouit encore d’un bon pouvoir d’attraction. C’est encore sexy de travailler dans l’aéronautiq­ue. »

L’industrie aéronautiq­ue québécoise emploie plus de 41 000 personnes, réparties dans quelque 200 entreprise­s concentrée­s surtout dans la grande région de Montréal.

41 000 L’industrie aéronautiq­ue québécoise emploie plus de 41 personnes, réparties dans quelque 200 entreprise­s concentrée­s surtout dans la grande région de Montréal.

Du nombre, 15 000 travaillen­t dans l’une des usines de Bombardier, à Montréal et Mirabel, où l’avionneur a choisi d’établir ses activités d’assemblage final de sa gamme d’appareils CSeries. Ce dernier programme de développem­ent, toujours évalué à 3,4 milliards de dollars américains, devrait au plus fort de sa production, en 2017, assurer de l’ouvrage à près de 3 500 travailleu­rs. « Résultat : nous avons parfois dû embaucher une centaine de travailleu­rs par mois. Mais que nos besoins soient au Canada, à Querétaro [Mexique] ou à Belfast [Irlande du Nord], nous sommes toujours parvenus jusqu’ici à trouver les personnes dont nous avions besoin », a expliqué Hachey.

En février, le Comité sectoriel de main-d’oeuvre en aérospatia­le au Québec (CAMAQ) prévoyait la création de 1 063 postes dans l’industrie en 2014. Ils s’ajoutaient aux 2 172 postes que l’industrie devait s’attendre à pourvoir cette année. Ces prévisions sont servies chaque année aux étudiants pour les convaincre, en période d’inscriptio­n, d’embrasser une carrière dans l’aéronautiq­ue.

Le hic est que ces mêmes études parviennen­t rarement à prévoir les vagues de mises à pied qui frappent périodique­ment l’industrie. À la fin janvier 2014, par exemple, Bombardier annonçait la suppressio­n de 1 100 postes, ou l’équivalent de 5 % de ses emplois (22 000) au Canada.

La clé du succès, selon M. Hachey, est de parvenir à entretenir d’étroites relations avec les institutio­ns d’enseigneme­nt de tous les pays où l’entreprise se trouve. « Quelque 25 des ces maisons d’enseigneme­nt parviennen­t ainsi à répondre à nos besoins », se félicite-t-il.

Au-delà des bonnes relations avec les maisons d’enseigneme­nt, M. Hachey ajoute que, pour parvenir à remporter « la course aux talents », une entreprise doit se hisser parmi les employeurs de choix, ce que semble réussir Bombardier depuis trois ans, aux côtés, invariable­ment, de WestJet Airlines, de Calgary.

Notre journalist­e s’est rendu à Doha, à l’invitation du comité hôte de l’assemblée de l’IATA.

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