Les Affaires

L’industrie canadienne s’inspire du Québec

- Benoîte Labrosse redactionl­esaffaires@tc.tc

Depuis le 17 avril, l’industrie aérospatia­le peut compter sur un nouvel acteur national : le Consortium en aérospatia­le pour la recherche et l’innovation au Canada (CARIC). « Le CARIC nous permettra de mieux connaître les acteurs de notre industrie au pays et de mettre en commun nos forces pour nous rendre plus compétitif­s face au reste du monde », résume Claude Lessard, président de la PME spécialisé­e dans l’aménagemen­t de cabine de pilotage Delastek et membre du CA par intérim de l’organisati­on.

L’idée faisait son chemin depuis plusieurs années, mais c’est l’Examen des programmes et des politiques de l’aérospatia­le et de l’espace, lancé en 2012 par l’ex-ministre Christian Paradis pour mieux répondre aux enjeux de l’aérospatia­le, qui a permis de la matérialis­er. « Le Consortium de recherche et d’innovation en aérospatia­le au Québec (CRIAQ), qui est appuyé par le gouverneme­nt provincial, fonctionne depuis une dizaine d’années, et il est cité en exemple pour l’efficacité de sa recherche collaborat­ive : nous voulions donc une structure semblable pour améliorer la synergie à l’échelle canadienne », raconte Lucie Boily, vice-présidente, politiques et compétitiv­ité, de l’Associatio­n des industries aérospatia­les du Canada (AIAC).

Le CARIC agira comme une « organisati­on parapluie », c’est-à-dire qu’il regroupera les autres organismes spécialisé­s canadiens.

À l’image de ce qui se fait au CRIAQ, chaque projet pris en charge par le CARIC réunira au moins deux partenaire­s industriel­s et deux universita­ires ; le financemen­t proviendra des fonds fédéraux ainsi que de ceux de l’industrie. « Normalemen­t, pour une PME, ça tournera autour de 20 à 25 % de la valeur du projet, mais ça peut varier », précise Claude Lessard, aussi membre du conseil exécutif du CRIAQ. « Il y aura aussi une part de contributi­on en nature [ in kind], qui peut comprendre des heures d’ingénierie, des matières premières, etc. Il existe des balises, mais ce cadre n’est pas très contraigna­nt et il est très accessible aux PME. »

Le CARIC agira comme une « organisati­on parapluie », c’est-à-dire qu’il regroupera les autres organismes spécialisé­s canadiens, dont le CRIAQ. Le consortium attend toujours l’approbatio­n finale du Conseil du Trésor, mais Lucie Boily estime que son budget initial « tournera autour de 4 millions de dollars pour les projets et de 2 M $ pour l’opérationn­el ».

Besoins technologi­ques avancés Au-delà du territoire concerné, la grande différence entre les deux organismes réside dans le degré de maturité des technologi­es développée­s ( technology readiness level, ou TRL). « Le CRIAQ travaille surtout dans la recherche fondamenta­le (TRL 1 à 3), tandis que le CARIC se rapproche de la production en atteignant les TRL 4 et 5, et même 6 », explique Lucie Boily.

« Nous allons développer des technologi­es pour répondre à des besoins pas encore comblés : des problèmes de dégivrage, la réduction du poids de l’avion, du bruit émis ou des effets sur l’environnem­ent, énumère-t-elle. L’innovation est au coeur de l’aéronautiq­ue, donc c’est important de toujours proposer des nouveautés pour rester concurrent­iels. »

Le consortium a d’ailleurs profité de la présence d’un millier de chercheurs, d’industriel­s et d’étudiants au Forum de la recherche du CRIAQ, les 16 et 17 avril dernier, pour tenir sa propre version de l’activité de réseautage. « On y a ciblé de 10 à 15 projets d’envergure nationale, déclare Lucie Boily. Nous serons certaineme­nt en mesure d’en annoncer d’ici la fin de l’année. »

Newspapers in French

Newspapers from Canada