Les Affaires

Le clan québécois

- Julie Cailliau lesaffaire­s.com/ abonnement

C’est l’été qui veut ça. Géraldine Martin, notre rédactrice en chef et éditrice adjointe, prend une courte pause. Elle vous reviendra, pertinente et bronzée, dans notre numéro du 19 juillet. D’ici là, elle m’a confié le grand privilège de passer un moment avec vous.

Et ce moment, j’aimerais le commencer avec les mots d’un autre. « Je suis parti comme un, je reviens un autre, un peu le même, un peu pas le même. Je reviens. Par en avant. Étourdi de tant de possible. »

C’est ainsi que Sylvain Carle décrivait, dans un billet de blogue échevelé, dans quel état d’esprit il quittait la Silicon Valley pour s’en venir bâtir à Montréal. Fini l’évangélisa­tion des développeu­rs chez Twitter. Il sera désormais partie prenante du succès des entreprene­urs techno du Québec, à titre de directeur général de l’incubateur FounderFue­l et d’associé du fonds Real Ventures.

Officielle­ment partie prenante. Car, en réalité, cela fait des années qu’il aide les geeks ambitieux à percer dans la Silicon Valley. « L’ambassadeu­r officieux du Québec dans la Valley », écrit notre journalist­e Julien Brault dans sa manchette sur ces entreprene­urs créatifs qui, là-bas, se serrent les coudes pour faire fleurir de nouveaux lys dans la vallée des technologi­es de l’informatio­n.

Ils forment un réseau tissé serré, où la solidarité a des airs de famille avec celle qui soude le clan sicilien (toutes activités illicites mises à part, bien entendu). Et si on poussait l’analogie, Sylvain Carle en serait le parrain.

Besoin de rencontrer un capital-risqueur? De trouver le bon local pour accueillir votre start-up? Ou même d’un appartemen­t? Avec les bonnes relations, vous trouverez sur place un Québécois pour vous donner un coup de pouce. Sylvain Carle jouait ce rôle de réseauteur à merveille.

Il revient, donc, et ramène avec lui toute l’ambition qui anime la Silicon Valley. « Étourdi de tant de possible », ça en dit long. L’optimisme, le rythme fou, la culture d’excellence. Ça vaut le coup pour l’écosystème de start-ups québécois de laisser aller pour quelques années ses meilleurs éléments. Ils reviennent plus forts. C’est le cas d’Ian Jeffrey, qui a mis FounderFue­l sur les rails après avoir passé plus de quatre ans dans des start-ups de la côte ouest. Le cas aussi de Christian Lavoie, qui a travaillé près de 6 ans chez Google et qui soutient maintenant les jeunes entreprise­s d’ici à titre de consultant. Ils sont encore quelques autres, mais pas des masses. Il faudra donc entretenir ce vivier californie­n pour que nous reviennent, aguerris et fougueux, d’autres Sylvain Carle.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada